Brésil : les contrôleurs aériens prolongent leur grève du zèle

 
 
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Un appareil de la Varig sur le point d’atterrir à l’aéroport de Rio de Janeiro, le 21 juillet 2006 (Photo : Vanderlei Almeida)

[01/11/2006 21:09:29] RIO DE JANEIRO (AFP) Le trafic aérien au Brésil est très perturbé depuis plusieurs jours en raison d’une grève du zèle des contrôleurs aériens qui protestent contre la suspension de huit d’entre eux après l’accident du Boeing de la Gol.

Cet accident avait fait 154 morts le 29 septembre au-dessus de l’Amazonie.

Le ministre de la Défense brésilien Waldir Pires a affirmé mercredi qu’il espérait un “rapide retour à la normale”, revenant ainsi sur ses déclarations précédentes selon lesquelles il ne prévoyait pas un retour à la normale avant “30 ou 60 jours”.

“J’insiste sur le fait qu’il y a l’espoir d’un retour à la normale rapidement”, a dit M. Pires mercredi après-midi lors d’une conférence de presse, à l’issue d’une réunion avec les représentants civils et militaires des contrôleurs.

Mercredi matin, au sixième jour de la grève, plusieurs vols attendus à Rio avaient plus de six heures de retard, et la liaison entre Rio et Sao Paulo a été interrompue pendant une heure. Les principaux aéroports du pays connaissent la même situation, avec une moyenne de retard de trois heures.

Cette situation a conduit le gouvernement à prendre des mesures d’urgence qui incluent des changements de route pour soulager la tour de contrôle de Brasilia (centre-ouest), la principale du pays, et la limitation des autorisations de vol pour les petits avions privés. Sont prévus également le recrutement de 64 nouveaux contrôleurs aériens et une revalorisation des salaires.

Les contrôleurs aériens, dont la majorité sont des militaires, ont décidé d’appliquer à la lettre la norme internationale consistant à assurer la surveillance de 14 avions maximum à la fois.

“Il est pratiquement impossible d’éviter les retards et la situation ne sera pas résolue rapidement”, a déclaré un porte-parole des contrôleurs aériens Welligton Rodrigues à la chaîne de télévision TV Globo.

“Notre mouvement n’est pas revendicatif, mais nous voulons exposer nos problèmes: les problèmes techniques, de formation et le manque de valorisation de notre profession”, a-t-il dit. Sur 2.706 contrôleurs aériens brésiliens, 2.112 sont militaires et 594 des civils.

L’ancien directeur du Département de l’Aviation Civile (DAC), le général Mauro Gandra, a estimé mercredi que cette grève du zèle “semblait être une tentative de négociation de la part des contrôleurs”.

Le général Gandra a mis l’accent sur les “bas salaires” des contrôleurs, ce qui les pousse parfois à avoir “deux emplois”.

“Etant donné que des erreurs humaines ont été évoquées dans l’enquête (sur l’accident du Boeing de la Gol), les contrôleurs ont décidé de surveiller au maximum 14 avions simultanément et non plus 16 ou 17”, a-t-il expliqué.

L’accident du Boeing 737 de la Gol avait été provoqué par une collision avec un jet privé Legacy au-dessus de l’Amazonie. Selon l’enquête, le transpondeur du jet d’affaires Legacy d’Embraer ne fonctionnait pas au moment de la collision, qui s’est produite à 37.000 pieds.

Lors du dernier contact avec la tour de contrôle de Brasilia, les pilotes du Legacy avaient indiqué qu’ils volaient à 37.000 pieds, couloir aérien réservé au Boeing de la Gol.

Les contrôleurs aériens connaissaient la position du jet, mais pensaient qu’il respecterait le plan de vol qui l’obligeait à descendre à 36.000 pieds après le survol de Brasilia.

 01/11/2006 21:09:29 – © 2006 AFP