[02/11/2006 16:26:40] PARIS (AFP) L’ancien PDG du distributeur de parfums Marionnaud, Marcel Frydman, est renvoyé en correctionnelle pour “abus de confiance” dans une affaire de commercialisation illégale de plusieurs milliers de flacons testeurs au détriment de grandes marques. L’audience a été fixée au 18 décembre devant la 11e chambre correctionnelle du tribunal de Paris, a-t-on appris jeudi auprès du parquet de Paris. Il est reproché à Marcel Frydman, fondateur du groupe Marionnaud, d’avoir revendu en juillet 2004 au moins 3.560 flacons testeurs qui sont normalement destinés gratuitement aux clients des magasins. Une quantité de 10.000 autres bouteilles pourrait également être concernée par ce trafic. Ces flacons d’essai sont la propriété des marques ou des fabricants et ne peuvent donc pas être vendus. Parmi les grands noms de la parfumerie qui ont subi un préjudice estimé à environ 6.000 euros, on trouve Dior, Caron et Roger et Gallet. Deux autres personnes, Patrick Dussaud et Jean-Claude Salas, suspectées d’avoir participé à ce marché noir sont également renvoyées devant la justice pour “recel d’abus de confiance”. Ce renvoi devant la justice par le parquet de Paris fait suite à une enquête préliminaire qui date d’octobre 2005. La police judiciaire a découvert dans un magasin de la région parisienne des flacons testeurs à la vente. Les policiers sont alors remontés jusqu’au groupe Marionnaud. Pour sa défense, Marcel Frydman a affirmé qu’il était sur le point de révéler avoir volontairement écoulé ces bouteilles dans le but de démanteler lui-même un réseau frauduleux lorsqu’une perquisition a été menée dans les entrepôts du groupe à Maurepas (Yvelines). Dans une interview en novembre 2005, M. Frydman s’en était pris à l’hypocrisie des fournisseurs qui, en offrant trop de testeurs, oblige selon lui les parfumeries à les écouler auprès d’intermédiaires spécialisés ou à les donner aux salariés. “Depuis le début, nous donnions deux à trois testeurs tous les mois à nos salariés. Si certains les revendaient sans doute, on ne peut pas parler de trafic”, avait-il affirmé. En Suisse, avait-il ajouté, “la loi autorise la revente d’une partie des stocks sur des marchés parallèles (…). Si nous l’avons fait, je ne pense pas que cela ait pris des proportions importantes”. Marcel Frydman, qui encourt dans cette affaire trois ans de prison et 375.000 euros d’amende, est également visé par une autre enquête préliminaire du parquet de Paris ouverte en janvier 2005. Elle porte sur des soupçons de trucage des comptes de Marionnaud en 2002 et 2003 au moment où il en était PDG. Cette enquête judiciaire fait suite à un rapport de l’Autorité des marchés financiers (AMF). Selon le quotidien économique Les Echos qui en avaient révélé le contenu, ce rapport concluait que les comptes, les bilans et toute la communication financière portant sur ces années étaient “faux”, “inexacts et trompeurs” et ont été l’objet d’une “fraude avérée” par la direction. Sur ce dossier, M. Frydman a affirmé “s’être planté mais n’avoir volé personne”. Marionnaud (plus de 1.200 parfumeries en Europe dont 566 en France) a été racheté en février 2005 par le groupe chinois AS Watson. En septembre 2005, le repreneur avait renvoyé Marcel Frydman ainsi que ses deux fils. |
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