[02/11/2006 18:10:09] BRASILIA (AFP) Le chaos s’est installé dans les aéroports brésiliens où la police a dû intervenir en plusieurs endroits pour calmer les passagers, exaspérés par les retards importants provoqués par une grève du zèle des contrôleurs aériens. A l’aéroport international Guarulhos de Sao Paulo, la police a été appelée à la rescousse après que des passagers de la compagnie brésilienne Gol eurent envahi les comptoirs d’enregistrement après avoir attendu pendant de longues heures des informations sur leur vol. En fin de matinée, une cinquantaine de vols étaient retardés et cinq avaient été annulés. “Nous avons eu un appel de Guarulhos, mais la situation est (maintenant) plus tranquille”, a confirmé un porte-parole de la police. Les retards, qui atteignent en moyenne quatre heures et les annulations de vols, surviennent au beau milieu d’un long week-end férié de quatre jours. Les deux aéroports de Rio ont enregistré 52 retards de vols entre mercredi soir et jeudi matin, selon la radio d’informations CBN. A l’aéroport international Tom Jobim, la police est intervenue lorsque quelque 400 passagers dont certains avaient passé la nuit sur place ont endommagé des installations de la compagnie Gol. A Salvador, dans l’Etat de Bahia (nord-est) des passagers ont voulu envahir la piste, tandis qu’à Brasilia des voyageurs ont menacé d’occuper un avion, selon l’agence Estado. Tumulte, insultes et bousculades se sont multipliés à travers le Brésil où de nombreux passagers ont dû passer la nuit dans des conditions précaires dans les aéroports.
Les 2.706 contrôleurs aériens (2.112 militaires et 594 civils) observent depuis une semaine une grève du zèle, afin d’attirer l’attention sur leurs conditions de travail. Ils ont ainsi décidé de ne plus surveiller simultanément que 14 avions au lieu de 16 à 17, après que des “erreurs humaines” eurent été évoquées dans l’enquête sur l’accident le plus grave de l’aviation brésilienne, survenu le 29 septembre, selon l’ancien directeur du département de l’aviation civile le général Mauro Gandra. Cet accident a servi de détonateur à la crise. Un Boeing 737 de la compagnie Gol s’était écrasé avec 154 personnes à bord en Amazonie après une collision avec un avion d’affaires Legacy de la compagnie américaine. Huit contrôleurs aériens ont été suspendus le temps de l’enquête. Le quotidien Folha de Sao Paulo a révélé jeudi que selon le décryptage de la boîte noire, les pilotes américains du Legacy auraient reçu de la tour de contrôle de Sao José dos Campos (Sao Paulo) l’instruction de voler à la même altitude que le Boeing, soit 37.000 pieds. Le plan de vol initial prévoyait que le Legacy devait descendre à 36.000 pieds à la hauteur de Brasilia pour remonter ensuite à 38.000 pieds. En raison de la grève du zèle, le gouvernement a décidé de modifier les routes pour soulager certaines tours de contrôle et de limiter le trafic des jets d’affaires aux heures de pointe. Le commandant de la force aérienne Luiz Carlos Bueno a annoncé jeudi la convocation de 149 contrôleurs militaires aériens pour aider à normaliser le trafic aérien. La veille, le ministère de la Défense avait annoncé l’embauche de 60 nouveaux contrôleurs, mais le ministre Waldir Pires avait estimé que le retour à la normale prendrait “30 ou 60 jours”. Le transport aérien est en pleine expansion au Brésil. Selon l’autorité aéroportuaire Infraero, le trafic de passagers a augmenté de 36% en deux ans (2004 et 2005) tandis que 83,52 millions de mouvements de passagers ont été enregistrés l’an dernier. |
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