[03/11/2006 06:27:30] BERLIN (AFP) La chancelière allemande Angela Merkel fait le point vendredi avec les deux co-présidents exécutifs d’EADS sur la situation du groupe d’aéronautique et de défense européen, alors que Berlin multiplie les efforts pour pour y maintenir l’équilibre franco-allemand. “Il va de soi que la chef de gouvernement de l’un des principaux pays du groupe EADS obtienne des informations de première main de la part des dirigeants (Thomas Enders et Louis Gallois) et discute avec eux de la direction que prennent les réflexions”, a commenté jeudi le porte-paLa chancelière allemande Angela Merkel fait le point vendredi avec les deux co-présidents exécutifs d’EADS sur la situation du groupe d’aéronautique et de défense européen, alors que Berlin multiplie les efforts pour pour y maintenir l’équilibre franco-allemand. Mais si Berlin juge l’entretien “important”, il a prévenu qu’il ne devrait pas déboucher immédiatement sur une solution. L’Allemagne est actuellement représentée au sein d’EADS par l’intermédiaire de DaimlerChrysler, qui détient 22,5% du capital. La France a un poids équivalent, avec 15% détenus directement par l’Etat et 7,5% par le groupe Lagardère. Mais DaimlerChrysler veut ramener sa participation à 15%. Cela inquiète le gouvernement allemand, soucieux que l’Allemagne perde de l’influence face à la France au sein d’EADS, au moment où le groupe traverse une crise liée aux retards dans son programme d’avion géant A380. Cette préoccupation prend une teneur particulière après les dernières nominations chez l’avionneur. Louis Gallois cumule depuis mi-octobre la direction d’EADS et celle d’Airbus. Et un deuxième Français, Fabrice Brégier, vient d’être nommé pour le seconder chez Airbus.
Le gouvernement allemand veut garder dans des mains allemandes le paquet de 7,5% du capital d’EADS que va céder DaimlerChrysler. Il négocie en ce sens depuis plusieurs semaines. “Personne au gouvernement ne souhaite transformer l’Etat fédéral en entreprise. Mais on ne peut pas laisser Airbus aller à la faillite simplement parce que la société traverse une crise d’adaptation ou parce qu’un industriel veut céder ses parts”, s’est justifié le ministre des Finances Peer Steinbrück. Les spéculations sur une entrée de l’Etat allemand au capital ont été critiquées, Thomas Enders y voyant “un retour à l’âge de pierre”. Berlin dit maintenant vouloir privilégier des investisseurs privés. Ses efforts de mobilisation semblent payer: cette semaine, les deux plus grandes banques du pays, Deutsche Bank et Commerzbank, se sont dites prêtes à participer à une solution nationale. La presse a évoqué le rachat du paquet d’actions par un consortium bancaire, ou un montage financier plus complexe où DASA, la filiale via laquelle DaimlerChrysler détient sa participation dans EADS, émettrait un emprunt convertible. Cette dernière possibilité permettrait à DaimlerChrysler d’encaisser l’argent tout en conservant ses droits de vote chez EADS jusqu’à l’échéance de l’emprunt. |
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