Préoccupée par la croissance, Wall Street attend l’issue des élections

 
 
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Des visiteurs regardent des courtiers à la Bourse de New York, le 18 octobre 2006 (Photo : Mario Tama)

[03/11/2006 22:14:35] NEW YORK (AFP) Préoccupée par la croissance, après une série d’indicateurs contrastés, la Bourse de New York attend la semaine prochaine les élections parlementaires, dont l’issue pourrait lui permettre de gagner un peu de soutien ou au contraire lui servir de prétexte pour poursuivre sa pause.

Lors de la semaine écoulée, l’indice des 30 valeurs vedettes, le Dow Jones Industrial Average (DJIA), a perdu 0,86% terminant vendredi à 11.986,44 points.

L’indice composite du Nasdaq a lui cédé 0,84% par rapport à vendredi dernier, clôturant à 2.330,79 points.

L’indice élargi Standard and Poor’s 500 (SP 500) a reculé dans le même temps de 0,80%, à 1.364,30 points.

Sur le marché obligataire, le rendement du bon du Trésor à 10 ans a monté à 4,715% contre 4,675% vendredi dernier, et celui du bon à 30 ans à 4,811% contre 4,796%.

“L’indice Dow Jones a clôturé en baisse cinq jours consécutifs, ce qui n’était pas arrivé depuis juin 2005”, a souligné Al Goldman, analyste d’AG Edwards.

Les analystes imputaient cette piètre performance, après trois mois de régulière progression, à une série d’indicateurs macroéconomiques qui ont envoyé des signaux contrastés au marché et ont en tout cas réussi à l’inquiéter sur l’ampleur du ralentissement de l’économie américaine.

Les chiffres publiés ont notamment montré une “faiblesse” de la confiance des consommateurs ce qui, “à l’approche des fêtes de fin d’année, n’est pas très encourageant”, a relevé Marc Pado, de Cantor Fitzgerald.

Selon les chiffres publiés cette semaine, l’industrie américaine a aussi connu en octobre sa plus faible croissance en trois ans, en raison des difficultés du secteur automobile et de l’immobilier.

L’activité a en revanche accéléré dans les services en octobre. Surtout, le marché de l’emploi demeure dynamique, alors que le chômage a reculé en octobre, et que les créations d’emplois ont été révisées en forte hausse pour les mois précédents.

“L’économie ralentit mais elle croît encore”, a résumé Owen Fitzpatrick, de la Deutsche Bank.

Aux dires des analystes, le marché table ainsi toujours sur un atterrissage en douceur de l’économie américaine et sur une poursuite de la pause de la Réserve fédérale américaine (Fed), même si les chiffres sur l’emploi laissent craindre une dernière hausse de ses taux d’intérêt.

La semaine prochaine, le calendrier macroéconomique, particulièrement mince, ne permettra sans doute pas aux investisseurs de jauger à nouveau le niveau de la croissance. Ils attendront jeudi les prix à l’importation d’octobre et la balance commerciale de septembre.

En cette dernière semaine de publication des résultats trimestriels, ils scruteront notamment mardi ceux du groupe d’équipements de réseau pour internet Cisco, “un bon indicateur de la santé du secteur technologique”, selon M. Fitzpatrick.

Mais le marché attendra surtout mardi les élections législatives de mi-mandat aux Etats-Unis, dont l’issue reste incertaine.

“La Bourse a intégré le fait que les républicains vont perdre la Chambre des représentants”, a estimé Al Goldman.

“Elle devrait réagir s’ils perdent également le Sénat ou au contraire s’ils gardent le contrôle des deux chambres”, a poursuivi l’analyste.

Dans le premier cas, Wall Street pourrait ainsi un peu reculer, en raison d’une incertitude accrue sur les perspectives économiques, et dans le second cas, légèrement avancer, selon M. Goldman.

Marc Pado estimait à l’inverse qu’une totale victoire des républicains pourrait donner au marché un prétexte pour baisser, alors que le président George W. Bush “n’est plus populaire pour sa politique économique”.

 03/11/2006 22:14:35 – © 2006 AFP