Etats-Unis : La baisse du chômage apporte une bouffée d’air aux républicains

 
 
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George W. Bush n’a pas manqué de se féliciter de la baisse du chômage lors d’une réunion publique le 3 octobre 2006 à Springfield au Missouri (Photo : Mandel Ngan)

[03/11/2006 17:08:57] WASHINGTON (AFP) Le chômage a baissé de façon spectaculaire en octobre aux Etats-Unis, apportant in extremis une bouffée d’air aux républicains avant les élections parlementaires à haut risque de mardi.

Le taux de chômage est tombé à son plus bas niveau en cinq ans et demi, avec une chute à 4,4% de la population active contre 4,6% le mois précédent, a annoncé le département du Travail.

Et même si les créations d’emplois ont été en dessous des attentes (92.000 seulement), les chiffres des mois précédents ont fait ressortir près de 140.000 embauches de plus que prévu.

“Ce sont de bons chiffres, qui laissent espérer de bonnes choses pour les consommateurs”, a assuré Drew Matus de Lehman Brothers.

Parmi les bonnes nouvelles, les salariés ont vu leur pouvoir d’achat augmenter avec la hausse de 0,4% des salaires horaires.

“En dehors du chiffre principal, l’ensemble du rapport est vraiment fort. Il dépeint une image assez saine de l’économie”, a estimé Sal Guatieri de BMO Financial Group.

Pour les républicains, c’est une bouffée d’air inespérée à quatre jours des élections parlementaires qui s’annoncent particulièrement difficiles pour eux.

“Etant donné qu’une économie forte tend toujours à bénéficier au parti en place, les républicains profiteront plus de ce rapport que si les chiffres avaient été mauvais”, estime M. Matus.

Les démocrates ont eu du mal à trouver un angle d’attaque fort après la publication du rapport. Pour le sénateur Jack Reed, il révèle une reprise “trop ténue pour calmer les inquiétudes sur l’avenir”.

Les républicains en revanche ont dépêché un aréopage de responsables sur les ondes des télévisions pour vanter la vigueur retrouvée de l’économie.

“Les faits sont là. Les réductions d’impôts ont conduit à une économie forte et à la croissance, et nous en avons eu une nouvelle preuve ce matin: le taux de chômage est tombé à 4,4%, c’est le taux le plus bas depuis cinq ans et demi”, a assuré le président George W. Bush dans un discours.

Mais il n’est pas sûr que cette bonne nouvelle suffise à leur faire remonter la pente.

Alors même qu’elle était en pleine forme en début d’année, les républicains n’arrivaient pas à capitaliser sur l’économie. Ils se sont retrouvés confrontés à une détérioration constante de la situation économique ces dernières semaines, depuis l’ampleur inattendue du ralentissement économique (1,6% au troisième trimestre) jusqu’à la stagnation de la productivité qui menace la compétitivité des entreprises et l’élévation du niveau de vie.

Selon un sondage publié mercredi dans le Wall Street Journal, seuls 46% des Américains approuvent aujourd’hui la gestion économique du président Bush, et 52% souhaiteraient une victoire démocrate aux élections parlementaires.

“Cela reflète peut-être d’autres problèmes dans le monde mais le point principal est que l’économie est très forte”, a assuré le conseiller économique de George W. Bush, Ed Lazear.

Le message est visiblement rendu inaudible par les difficultés que le gouvernement affronte sur sa politique extérieure en Irak, sans parler des scandales de moeurs et de l’impopularité personnelle du président Bush.

Les doutes des Américains sur la guerre ont été illustrés cette semaine par un raccourci saisissant, lorsque la compagnie Bechtel, symbolique des ambitions américaine au Proche Orient, a annoncé qu’elle ne travaillerait plus en Irak devenu trop dangereux.

 03/11/2006 17:08:57 – © 2006 AFP