[03/11/2006 17:25:46] MILAN (AFP) Le groupe privé de télévision Mediaset, propriété de la holding Fininvest de Silvio Berlusconi cherche à se développer en Allemagne, le marché italien lui offrant moins de perspectives. Mediaset a confirmé vendredi qu’il évaluerait mardi, lors d’un conseil d’administration, “la possibilité de lancer une offre” sur le groupe audiovisuel allemand ProSiebenSat1, mis en vente par le milliardaire israélo-américain Haïm Saban. Principalement actif dans la télévision commerciale avec cinq chaînes dont deux grand public (ProSieben et Sat.1) et leader dans la publicité télévisuelle, ProSiebenSat1 est l’un des deux gros acteurs du marché allemand de la télévision privée. “C’est un groupe plus gros que Mediaset et s’il ne coûte pas trop cher, ce rachat pourrait permettre à l’entreprise italienne de se diversifier et de grandir, même s’il n’y pas vraiment de synergies entre ces deux opérateurs” souligne un expert de Merrill Lynch joint par téléphone à Londres. “L’opération paraît logique, car Mediaset n’a plus de potentiel de croissance en Italie”, estime un autre expert d’une société financière italienne, également sous couvert de l’anonymat. “Cela permettrait notamment à la société de Silvio Berlusconi d’entrer sur le 1er marché européen de la publicité”, ajoute cet expert. Selon, ce même analyste, Mediaset a les moyens de faire front financièrement à une telle opération. La valeur de ProSiebenSat1 se situe autour de 5 milliards d’euros. “Mais Mediaset peut supporter une dette allant de 6 à 7 milliards d’euros, sans avoir besoin d’augmenter son capital”, note-t-il. L’expansion de l’empire télévisuel de Silvio Berlusconi vers l’étranger apparaît d’autant plus naturelle que le marché italien tend à se restreindre. Le gouvernement de centre-gauche italien de Romano Prodi a récemment présenté un projet de loi réformant le système audiovisuel dans la Péninsule qui va entraîner une limitation considérable du champ d’action de Mediaset. Ce projet a d’ailleurs été dénoncé par Silvio Berlusconi, l’ancien président du conseil, comme “un acte de banditisme”. Il prévoit notamment le transfert sur le réseau numérique d’ici à 2009 d’une des trois chaînes nationales de Mediasat et fixe à 45% le seuil maximum autorisé pour un groupe sur le marché publicitaire télévisé. Or, actuellement le groupe privé contrôle près de 65% de ce marché. “Avec cette réforme, Mediaset ne va plus pouvoir se développer et il aura moins de profits”, constate Augusto Preta, directeur de l’institut de recherches italien ItMedia, qui a évalué à 103 millions d’euros le manque à gagner pour l’entreprise italienne. “Le marché allemand, en revanche, est très favorable à la télévision commerciale, alors que les chaînes publiques y sont soumises à de nombreuses limitations”, conclut-il. Au 1er semestre 2006, Mediaset a enregistré un recul de son bénéfice net de 22 % à 652 millions d’euros pour un chiffre d’affaires en hausse de 0,7 % à 1,99 milliard d’euros. |
||
|