Dimanche
30 octobre, la Tunisie a retrouvé son heure d’hiver. Nous avions tous reculé
nos montres et horloges d’une heure et on s’est, du coup, retrouvé face à
une journée de 25 heures. Il y a ceux qui en ont profité pour une heure de
sommeil en plus. D’autres, et bien que c’était un dimanche, c’était une
heure de travail en plus : boulot en retard, bricolage, courses, etc.
C’était en somme assez agréable, mais à l’écoute des commentaires et à la
lecture de certains journaux, il semble que ce ne soit pas agréable pour
tout le monde.
Beaucoup avaient du mal à apprécier cette question d’heure d’été – heure
d’hiver. Les retombées positives étaient pourtant là ; en été, quand on
pouvait trimballer dehors à 21 heures et qu’il faisait encore jour. Il en
est de même en termes d’économies d’énergie. Mais il n’y a rien à faire, on
continuait à critiquer cette expérience comme s’il fallait toujours
critiquer pour exister !
Parmi les commentaires contenus dans les articles des confrères, deux ont
retenu mon attention : l’un abordait la question de l’heure au cours du mois
de ramadan et écrivait que c’est épuisant de jeûner une heure
supplémentaire. L’autre demandait des comptes à la STEG sur les études de
rentabilité effectuées pour évaluer cette expérience d’heure d’été – heure
d’hiver.
J’ai deux questions à ces confrères (qui ne font que relayer les
commentaires de citoyens) : Comment peut-on jeûner une heure supplémentaire
quand on sait que le jeûne est lié au lever et coucher du soleil et non à un
horaire précis ? Que ce soit une heure d’été ou une heure d’hiver, les
croyants jeûneront toujours le même volume horaire. Et pourquoi jeûne-t-on
si on part du principe que c’est une corvée ?
Concernant les études évaluatives, je m’interroge : pourquoi attend-on cette
étude quand on sait qu’elles ont été effectuées dans le monde civilisé où
l’on applique depuis des lustres l’heure d’été et l’heure d’hiver et où la
rentabilité s’est bel et bien avérée ?
Piratage. Le
réalisateur tunisien Moncef Dhouif a adressé une lettre ouverte aux pirates
tunisiens et ce après avoir découvert que des DVDs de son dernier film «La
télé arrive» étaient vendus à deux et trois dinars. Dans cette lettre, il
attirait leur attention sur le tort que le créateur artistique peut subir
suite à de telles pratiques contraires à la loi et à l’éthique.
Questions : pourquoi s’adresser aujourd’hui aux pirates alors que ceux-ci
exerçaient leur travail depuis des années et en toute impunité ? Pourquoi
les réalisateurs tunisiens fermaient les yeux quand c’étaient les créateurs
américains et européens qui étaient lésés ? Pourquoi ne pas s’adresser aussi
aux gros distributeurs (hypers et supermarchés notamment) qui leur est
arrivé de vendre les DVDs piratés à 1,990 dinar ?
L’industrie du piratage (car il s’agit bien d’une industrie) a permis aux
Tunisiens d’accéder à des centaines de films à des prix conformes à leurs
bourses. Le rôle positif de cette industrie (bien que ce soit totalement
illégal) est incommensurable. De la part de Dhouib, il me semble totalement
déplacé et contraire à l’éthique de dénoncer un fait de société uniquement
lorsque c’est son tour de payer la note.
Profits et
concurrence.
Au retour d’un voyage
en Europe, j’ai acheté une chaise spéciale pour bébé. A 55 euros TTC, soit
90 dinars au cours de change. J’ai trouvé la même chaise à Tunis dans un
magasin aux Berges du Lac. Elle était à 180 dinars. J’ai trouvé la même
chaise à El Manar à 290 dinars. Et j’ai retrouvé la même chaise à El Menzah
à 318 dinars.
Je n’ai pas de questions (je suis dégoûté et je n’ai pas envie d’adresser
quoi que ce soit à ces commerçants), mais j’ai un conseil à mes lecteurs :
comparez avant d’acheter, faites le tour des magasins autant que vous pouvez
pour n’importe quel achat. Vous allez de toute façon être arnaqué d’une
manière ou d’une autre, mais limitez au moins les dégâts.