Entreprises et mondialisation : ‘’Marche ou crève !’’, avertit Hédi Djilani

 
 

hedi041106.jpgRéputé pour ne pas prendre de gants quand il s’agit de l’entreprise
tunisienne, le président de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce
et de l’artisanat (UTICA) a poussé la franchise dans ses derniers
retranchements, jeudi soir, à l’occasion d’une rencontre avec les
journalistes sur le prochain Congrès national de la Centrale patronale. Et
son analyse des devoirs désormais attendus d’un chef d’entreprise est venue
sans fards pour mettre chacun devant ses responsabilités.

M.
Hédi Djilani n’est certainement pas de ceux qui enjolivent les vérités, quel
que soit son interlocuteur, mais particulièrement quand il s’adresse au
patronat tunisien envers lequel il a un devoir indubitable de sincérité.
C’est ainsi que, répondant à une question sur l’avenir du secteur
textile/habillement (qu’il ne connaît que trop bien, y étant lui-même
investisseur), il décortique les changements qui s’en sont emparés : des
donneurs d’ordre qui ne vous envoient plus le tissu déjà découpé, prêt à la
confection et n’attendant que des produits finis dans des conteneurs vers
leurs dépôts mais qui attendent désormais de vous toute une nouvelle chaîne
de compétences qui commencent par la création de nombreuses collections et
finissent par la livraison à chaque boutique avec laquelle ils travaillent,
en passant par le design, la confection, la finition, l’emballage, le
transport, la distribution.

De
nouvelles réalités qui appellent de nouvelles compétences et de nouveaux
moyens. Et ce n’est pas aussi évident quand on constate que la majorité de
nos entreprises n’en ont pas encore la carrure, ni les ressources pour cette
mise à niveau permanente que M. Djilani estime dorénavant vitale.

Ce
qui est vrai pour le textile/habillement l’est, bien sûr, pour tous les
autres secteurs et il n’y a pas d’autre perspective que l’appel qu’il lance,
encore et encore : ‘’Il faut que l’on travaille, que l’on se creuse la tête…
nous devons rassembler nos points forts pour en faire des actions’’. Et,
pour s’assurer qu’il a été parfaitement compris, M. Djilani souligne que nos
chefs d’entreprise sont devant un dilemme incontournable : celui du ‘’Marche
ou crève !’’.

A
méditer !