[06/11/2006 11:38:43] BERLIN (AFP) L’épineux dossier Endesa se débroussaille un peu pour le numéro un allemand de l’énergie E.ON, qui a accepté lundi les nouvelles conditions allégées de Madrid et semble désormais jouer l’apaisement pour augmenter ses chances de racheter le groupe d’électricité espagnol. “Les conditions nettement assouplies sont maintenant acceptables pour nous”, a annoncé le patron d’E.ON Wulf Bernotat lundi dans un communiqué. Le groupe de Düsseldorf (ouest) a obtenu durant le week-end une petite victoire: le gouvernement espagnol, longtemps taxé de protectionnisme dans le dossier, a assoupli les conditions au rachat d’Endesa. Une bonne partie des 19 conditions imposées initialement par le régulateur espagnol du secteur de l’énergie (CNE) ont été levées, en particulier toutes les obligations de cessions d’actifs. Elles portaient sur des centrales nucléaires et au charbon notamment, représentant environ 30% de la puissance installée d’Endesa en Espagne. Une autre condition, obligeant E.ON à se séparer de ses parts dans Endesa s’il passe lui-même sous le contrôle majoritaire d’un autre investisseur, a en revanche été maintenue.
Une obligation similaire existe déjà pour une filiale d’E.ON, le groupe gazier allemand Ruhrgas, aux termes d’une autorisation exceptionnelle accordée à l’époque du rachat par le gouvernement allemand. Madrid a “ouvert la voie à une poursuite rapide de la transaction”, s’est félicité lundi M. Bernotat. “Les actionnaires d’Endesa doivent maintenant pouvoir décider rapidement sur notre offre.” E.ON espère en particulier voir son offre rapidement débloquée par le gendarme espagnol de la Bourse CNMV. Pour tenter d’emporter le morceau, E.ON l’a relevée il y a quelques semaines: il propose désormais 37,1 milliards d’euros pour le groupe espagnol. “Nous sommes toujours confiants de pouvoir boucler la transaction avec succès”, a assuré M. Bernotat. “Nous voulons être acceptés comme un partenaire juste et coopératif. Nous soignons ce style sur tous nos marchés, et ne ferons pas d’exception en Espagne”, a-t-il insisté. E.ON veut “une bonne coopération avec le gouvernement, les autorités et tous les autres partenaires importants”, souligne-t-il dans son communiqué.
Peut-être aussi parce que, même si le ciel s’est un peu éclairci avec la décision de Madrid samedi, le groupe allemand est encore loin d’être au bout de ses peines. E.ON tente depuis février de mettre la main sur Endesa. L’opération s’est entretemps engluée dans une série de procédures judiciaires, en Espagne et à l’étranger. Surtout, E.ON a depuis peu à faire avec un autre concurrent. Au rival Gas Natural, dès le départ à l’origine d’une offre hostile sur Endesa, s’est adjoint depuis fin septembre un autre espagnol, le groupe de BTP Acciona. Ce dernier, dont les intentions restent à ce jour peu claires, avait acquis fin septembre 10% du capital d’Endesa. Et il vient d’être autorisé par la CNE à porter sa part jusqu’à 24,9%, juste en dessous du seuil légal de 25% à partir duquel il est obligatoire en Espagne de lancer une OPA. Lors du relèvement de son offre fin septembre, E.ON avait ouvert la porte à d’autres actionnaires, à condition de garder lui-même la majorité d’Endesa. Acciona avait toutefois assuré fin octobre qu’il n’était pas en négociations avec E.ON. |
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