[07/11/2006 11:53:22] PARIS (AFP) Vieux frigos, ordinateurs dépassés par la technologie ou téléphones portables hors d’usage devront être collectés et recyclés par leurs producteurs à partir du 15 novembre, avec l’entrée en vigueur de la nouvelle filière de recyclage des “DEEE”, a expliqué mardi l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). “Dés le 15 novembre quand on rapportera un équipement usagé chez le distributeur, on aura la certitude que ces déchets seront traités convenablement” a souligné Hervé Vanlaer, sous-directeur des produits et déchets au ministère de l’Ecologie. Il s’agit d’éviter que ces matériels particulièrement polluants et qui recèlent souvent des composants toxiques (plomb, mercure, cadmium, brome) ne finissent sur le trottoir ou dans une poubelle ordinaire. Ces DEEE (Déchets d’Equipements Electriques et Electroniques) représentent entre 1,7 million de tonnes et 2 millions de tonnes par an, moitié en provenance des ménages, soit environ 15 kilos par an et par habitant, moitié en provenance des professionnels, selon les chiffres de l’Ademe. La mise en place de cette filière fait suite à une directive européenne rendant obligatoires la collecte et le recyclage de ces équipements fonctionnant avec une prise électrique, une pile ou un accumulateur, y compris leurs composants (cartouches d’encre…), lors de leur mise au rebut. Concrètement, les distributeurs vont être désormais obligés d’accepter la reprise d’un appareil usagé lors de l’achat d’un produit neuf du même type. Certains magasins le font déjà, mais il n’y avait pas de traitement systématique pour les DEEE jusqu’alors. La plupart étaient enfouis ou incinérés sans autre forme de procès. Et les collectivités locales vont devoir mettre en place des points de collecte sélective en déchetterie, avec l’aide des producteurs. 3.500 déchetteries fonctionnent actuellement en France. L’objectif européen est de collecter fin 2006 quelque 4 kg de DEEE par personne et par an, contre 2 kg actuellement. Selon les catégories d’équipements collectés, la valorisation devra atteindre 70 à 80% et le recyclage de 50 à 75%. Le traitement “devra être assuré en France”, a assuré M. Vanlaer, afin “d’éviter le transfert de ces déchets vers les pays en voie de développement”. Quatre “éco-organismes” ont été agréés par les pouvoirs publics et vont se charger, pour le compte des producteurs d’équipements, de la collecte et du recyclage de ces vieux matériels. Parmi ces organismes à but non lucratif, trois sont généralistes – Ecologic, groupement créé par des fabricants de matériel informatique, photographique et d’imprimantes, European Recycling Platform (ERP) et Eco-Systèmes, mis en place par des producteurs de produits “blancs” (électroménager) et “bruns” (hi-fi, électronique grand public). Un quatrième, Récylum, est spécialisé dans la collecte et le recyclage des lampes qui représentent environ 80% du volume global de déchets à traiter en France, quelque 70 millions de lampes étant mises sur le marché chaque année. Les producteurs se sont répartis au sein de ces quatre organismes auxquels ils paient une contribution variable en fonction des volumes traités. Le coût de ces opérations sera répercuté à l’identique au consommateur, le montant de cette “écocontribution” pouvant varier de un centime d’euro pour un téléphone portable, à 8 euros pour une télévision et jusqu’à 13 euros pour un frigo. Une étiquette, apposée sur chaque matériel neuf, indiquera le coût de son recyclage en fin de vie: une manière pour les professionnels du secteur de sensibiliser le grand public au coût d’élimination de ces déchets. |
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