[07/11/2006 12:55:12] PEKIN (AFP) Le commissaire européen au Commerce Peter Mandelson a appelé mardi la Chine à prendre ses responsabilités, aux côtés de l’Union européenne et des Etats-Unis, et à respecter pleinement ses engagements auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). “Prenez n’importe quel problème mondial que nous affrontons et vous verrez que la Chine détient une partie de la solution”, a déclaré M. Mandelson, au premier jour d’une visite en Chine, dans un discours prononcé devant les étudiants de Qinghua, l’une des principales universités de Pékin “Il n’est plus possible pour la Chine de repousser le monde ou de se conduire comme si elle n’appartenait pas au système, dans une position de spectateur”, a poursuivi le commissaire au Commerce. “Nous avons un intérêt commun à gérer l’économie mondiale et maintenir un monde stable et juste. Et la Chine est maintenant en position non seulement d’accepter de nouvelles responsabilités dans des domaines politiques clefs, mais aussi de montrer un leadership fort”, a-t-il dit. M. Mandelson a répété aussi que la Chine devait respecter pleinement ses engagements pris en 2001 lors de son entrée à l’OMC, qui lui a permis de se voir “garantir un accès ouvert et stable aux marchés mondiaux”, en ouvrant plus ses marchés et en s’engageant à “commercer loyalement à la fois en ce qui concerne les conditions de production nationale et l’accès qu’elle offre à son marché”. L’un des motifs principaux de la visite en Chine de Peter Mandelson, qui a rencontré mardi soir le ministre chinois du Commerce Bo Xilai, est de présenter à ses interlocuteurs le document adopté fin octobre par la Commission européenne sur les relations entre l’Union européenne et la Chine, intitulé “Un partenariat renforcé, des responsabilités accrues”. Dans ce document, l’UE, qui a enregistré en 2005 un déficit commercial de 106 milliards d’euros avec la Chine, demande à Pékin une plus large ouverture de son économie aux entreprises européennes et une croissance plus équilibrée tirée par la demande intérieure afin de ne pas donner prise aux pressions protectionnistes menaçantes en Europe. A l’issue de sa rencontre avec M. Mandelson, Bo Xilai a dénoncé les mesures antidumping sur les chaussures chinoises à dessus de cuir prises récemment par Bruxelles. “Nous sommes navrés par cette pratique”, a déclaré le ministre chinois aux journalistes. “Il y a beaucoup de mécontentement de la part de l’industrie chinoise”, a-t-il dit. Devant les étudiants de Qinghua, M. Mandelson a cependant réaffirmé que Bruxelles se défendrait contre “le commerce déloyal, tout comme la Chine le fait en permanence”, n’excluant pas de nouveau d’avoir recours à l’OMC pour régler les contentieux avec Pékin. “Lorsque je me suis rendu lors d’une précédente visite cette année à Shenzhen (sud de la Chine), j’ai été frappé par le fait que pour quatre conteneurs partant pour l’Europe, trois retournaient à vide. Pour être franc, je ne crois pas que l’esprit d’entreprise des Européens est le problème”, a-t-il lancé pour illustrer la persistance de barrières commerciales en Chine. M. Mandelson a aussi souligné mardi que le rôle de Pékin ne se limitait pas seulement aux questions économiques et commerciales, mais à tous les défis posés par la mondialisation au développement et à l’environnement. “Un pays qui produit une nouvelle centrale de production d’électricité à charbon toutes les semaines et sera le plus grand émetteur de dioxyde de carbone en 2030 a un rôle central pour traiter de l’urgence du changement climatique”, a affirmé le commissaire européen, qui repartira vendredi de Chine. Comme pays en développement, dans le cadre du protocole de Kyoto signé en 1997, la Chine, deuxième émetteur de gaz à effet de serre derrière les Etats-Unis, n’a pas d’obligation de réduire ses émissions, mais seulement une obligation d’inventaire. |
||
|