La France veut vendre plus d’orge à la Chine pour étancher sa soif de bière

 
 
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Des épis d’orge dans le Lauraguais près de Toulouse (Photo : Jean-Pierre Muller)

[09/11/2006 11:54:32] PARIS (AFP) La France entend vendre plus d’orge à la Chine, déjà premier pays producteur et consommateur de bière, mais dont les habitants en boivent encore deux fois moins que les Japonais et cinq fois moins que les Britanniques.

Ce dossier sera au menu du voyage dans ce pays, du 10 au 14 novembre, du ministre de l’Agriculture, Dominique Bussereau.

“Notre ambition est de voir nos ventes d’orge passer de 150.000/180.000 tonnes par an à 500.000/700.000 tonnes par an”, a déclaré à l’AFP Jean-Jacques Vorimore, le président de France Export Céréales, l’organisme de promotion des exportations de céréales françaises.

“Nos variétés d’orge de brasserie correspondent au goût chinois pour les bières légères”, ajoute-t-il.

Avec son 1,3 milliard d’habitants, la Chine est déjà le premier producteur mondial de bière mais l’appétit des brasseurs du monde entier est aiguisé par un chiffre: la consommation de bière par habitant y est inférieure à 20 litres par an, contre plus de 30 en France, 50 au Japon et une centaine en Grande-Bretagne.

“Après la Chine, la France peut avoir comme ambition le marché asiatique, notamment le Vietnam, l’Indonésie et l’Inde car les Asiatiques préfèrent la bière au Coca-Cola”, assure M. Vorimore.

Pour satisfaire ses ambitions, la France devrait doubler sa production d’orge de brasserie, actuellement d’environ 2,5 millions de tonnes (sur un total de 10 millions de tonnes, orge fourragère comprise). Pour cela, l’agriculture française devrait consacrer 100.000 hectares de plus à l’orge de brasserie, selon France Export Céréales.

L’offensive de la France sur l’orge de brasserie s’explique par la déception rencontrée jusqu’à présent pour vendre à nouveau du blé à la Chine après les 700.000 tonnes que ce pays avait acquis en 2004.

L’espoir que les Chinois procèdent, lors de la récente visite du président Jacques Chirac, à la mise en oeuvre du protocole franco-chinois signé en avril 2005 pour l’achat de 500.000 tonnes supplémentaires de blé, s’est évanoui pour cette année, reconnaît M. Vorimore pour qui “le blé restera toujours en Chine un marché politique”.

En 2005, la Chine, premier producteur mondial de blé avec 97,1 millions de tonnes, avait dû importer des Etats-Unis, du Canada et d’Australie, 3,54 millions de tonnes pour une consommation estimée à 110 millions, l’obligeant à puiser dans ses stocks stratégiques.

Pour l’actuelle campagne (juillet 2006-juin 2007), les Chinois, au contraire de nombreux pays, ont réalisé une excellente récolte, estimée entre 100 et 105 millions de tonnes.

En revanche, et pour la première fois, la France vient de livrer du blé à l’Inde, un pays tratidionnellement exportateur. Pour la précédente campagne (2005-2006), les exportations françaises de blé tendre se sont élevées à près de 15 millions de tonnes, dont 6,5 dans les pays hors de l’Union européenne.

 09/11/2006 11:54:32 – © 2006 AFP