L’Etat, les banques et les assureurs à la rescousse des PME innovantes

 
 
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Le président Jacques Chirac est photographié le 08 novembre 2006 à la Caisse des Dépôts et consignations à Paris où il a prononcé un discours à l’occasion du 190e anniversaire de cette institution. (Photo : Patrick Kovarik)

[09/11/2006 16:08:07] PARIS (AFP) Une nouvelle structure de financement des PME “dynamiques” officiellement lancée jeudi, France Investissement, vise à soutenir les petites entreprises en phase de démarrage ou d’expansion, qui peinent souvent à trouver des soutiens financiers.

Au total, ce sont “trois milliards d’euros qui vont venir renforcer, durant les six prochaines années, le capital des PME françaises les plus dynamiques”, s’est félicité mercredi soir le président Jacques Chirac, qui avait promis la création d’un tel dispositif lors de ses voeux.

En faisant prospérer les petites entreprises, le gouvernement veut remédier à un talon d’Achille français : le déficit d’entreprises moyennes dans l’Hexagone, qui ne compte que 4.000 entreprises de 250 à 1.000 salariés (contre 8.500 au Royaume-Uni ou 10.600 en Allemagne).

Or, à l’heure où les grands groupes se tournent résolument vers l’étranger, ce sont elles qui sont les plus à même de créer des emplois en France.

“Si on doublait le nombre de PME de plus de 250 salariés, on résoudrait tous les problèmes de la France: chômage, déficit des comptes sociaux ou du commerce extérieur”, a affirmé jeudi à la presse le ministre des PME, Renaud Dutreil, en présentant les détails du dispositif.

Encore faut-il que les jeunes pousses n’échouent pas dans leurs premières années, comme c’est souvent le cas aujourd’hui, faute de financement, selon les entrepreneurs, ou de projets innovants, selon les investisseurs.

Le nouveau dispositif de financement vise donc à encourager le capital-risque et le capital-développement, ces investissements parfois risqués réalisés par des fonds lors des phases de démarrage ou de croissance des PME.

Ceux-ci sont encore marginaux en France, où les montants investis dans le capital-développement (954 millions d’euros en 2005) sont par exemple quatre fois inférieurs à ceux investis en Grande-Bretagne (4,4 milliards).

Inspirée “des meilleurs dispositifs étrangers”, en place aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, au Québec et en Israël, France Investissement repose sur un “partenariat novateur” public-privé, a souligné le ministre de l’Economie Thierry Breton. Avec d’un côté la Caisse des dépôts (CDC), bras financier de l’Etat, et de l’autre six banques et assureurs.

France Investissement ne financera pas directement les PME mais apportera 500 millions d’euros par an pendant six ans, soit 3 milliards au total, à plusieurs “fonds de fonds”, des fonds finançant des fonds d’investissements. Ce sont ces derniers qui investiront dans les petites et moyennes entreprises jugées innovantes ou “à potentiel”.

Certains de ces fonds de fonds, placés sous la houlette de la Caisse des dépôts, seront à dominante publique. D’autres seront initiés par des acteurs privés mais bénéficieront aussi d’un soutien minoritaire de la CDC.

La Caisse des dépôts apportera 300 millions chaque année. Du côté du privé, les trois plus grosses compagnies d’assurances françaises, AGF, Axa et Groupama, et trois des plus grandes banques, la Société Générale, les Caisses d’Epargne et Natexis-Banques populaires se sont engagées à investir environ 400 millions d’euros au total en 2007. D’autres pourraient rejoindre le dispositif plus tard.

Enfin, un “conseil d’orientation”, présidé par René Ricol, ancien président de l’Association pour la création d’entreprise, chapeautera l’ensemble du dispositif et en déterminera la stratégie.

 09/11/2006 16:08:07 – © 2006 AFP