[10/11/2006 11:50:36] PEKIN (AFP) La Chine et la Russie ont donné une nouvelle impulsion à leur coopération déjà étroite dans le domaine de l’énergie, à l’occasion de la visite à Pékin du Premier ministre russe Mikhaïl Fradkov. Cette visite de deux jours, qui s’est achevée vendredi par une rencontre avec le président Hu Jintao, a donné lieu à une kyrielle d’accords dans tous les domaines, représentant, selon l’agence Chine Nouvelle, 800 millions de dollars d’investissements de la partie chinoise. “Je pense que votre visite va approfondir la coopération entre nos deux pays et donner une impulsion à notre partenariat stratégique”, a déclaré le président Hu en recevant M. Fradkov. Parmi les accords signés jeudi par le responsable russe et son homologue Wen Jiabao, l’un porte sur une coopération entre le monopole russe de l’électricité SEU et la compagnie d’Etat chinoise State Grid. Selon le China Daily, qui cite des médias russes, en vertu de cet accord, la Russie commencera par fournir 4,3 milliards de kilowatts heures (kWh) par an à la Chine mais portera ensuite ses exportations annuelles, à quelque 60 milliards de kWh. La presse chinoise a déjà évoqué un projet bilatéral de construction de centrales électriques au charbon à la frontière pour approvisionner la Chine, mais selon des médias russes, les premiers kilowatts heures pourraient provenir de l’hydroélectricité. La Chine, que sa croissance à deux chiffres rend vorace en énergie, a besoin de diversifier ses approvisionnements et se tourne naturellement vers son voisin, deuxième exportateur mondial de pétrole et premier pour le gaz naturel. Deux géants chinois du pétrole sont déjà présents en Russie et viennent d’y conclure de nouveaux accords annoncés pendant la visite de M. Fradkov. Le chinois CNPC va ainsi créer une deuxième coentreprise avec le pétrolier russe Rosneft, dans le secteur du raffinage et de la distribution en Chine, a annoncé vendredi le PDG du groupe russe Sergueï Bogdantchikov. La future raffinerie aura une capacité annuelle de 70 millions de barils, a-t-il précisé. Le mois dernier, les deux groupes avaient signé un protocole pour la création d’une première joint-venture, Vostok Energy, dans l’exploration et la production d’hydrocarbures en Russie, cette fois. “La collaboration avec CNPC garantit à Rosneft une bonne place sur le marché chinois”, a commenté en Russie, l’analyste Valeri Vaïsberg, de la compagnie de conseils financiers Region. Un autre pétrolier chinois, Sinopec, a également conclu un protocole avec Rosneft portant sur un projet sur l’île de Sakhaline en Extrême-Orient russe, annoncé par M. Bogdantchikov qui n’a donné aucune précision sur son contenu. Sinopec est devenu le premier groupe chinois à prendre pied dans le secteur du pétrole en Russie, en gagnant le droit en juin de racheter le pétrolier russe Udmurtneft. Mais il a aussi conclu un accord avec Rosneft prévoyant in fine la prise de contrôle d’Udmurtneft par Rosneft. Au nombre des projets russo-chinois en discussions figure aussi la construction d’un oléoduc qui, selon des diplomates russes, pourrait acheminer jusqu’à 30 millions de tonnes de pétrole par an à la Chine. La Russie a déjà accepté d’approvisionner la Chine en gaz naturel via deux gazoducs qui, selon la presse chinoise, pourraient entrer en opération au début de la prochaine décennie. En forte progression le commerce bilatéral a bondi de 37,1% en glissement annuel en 2005, atteignant 29,1 milliards de dollars. Les deux pays ambitionnent d’arriver à “entre 60 et 80 milliards de dollars d’ici à 2010 et d’assurer 12 milliards de dollars d’investissements chinois dans la Fédération de Russie d’ici à 2020”, a indiqué cette semaine le vice-Premier ministre russe Alexandre Joukov. |
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