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[10/11/2006 13:39:17] STUTTGART (AFP) Smart joue son va-tout avec la deuxième génération de sa petite voiture révolutionnaire, la ForTwo, qui doit lui permettre de revenir dans le vert après huit ans de lourdes pertes, faute de quoi elle devra sans doute mettre la clé sous la porte. La filiale de DaimlerChrysler a dévoilé jeudi soir à Stuttgart (ouest) le nouveau modèle devant près de 600 journalistes, l’ancien pilote de Formule 1 Niki Lauda, avec un feu d’artifice pour boucler la présentation: Smart avait mis les petits plats dans les grands. “La ForTwo est plus qu’une voiture, c’est une icône. La nouvelle Smart fait tout ce que les clients aiment depuis le début dans cette voiture. Mais elle le fait mieux”, a affirmé le patron de DaimlerChrysler, Dieter Zetsche. A première vue, la deuxième version, qui sortira comme la première des chaînes de montage de Hambach en Moselle (est de la France), ressemble comme deux gouttes d’eau au modèle original, avec simplement des ailes moins marquées. Smart a amélioré le confort de l’habitacle, au détriment de la longueur. Disponible à partir d’avril 2007 en Europe, la ForTwo sera 17 centimètres plus longue. Mais elle reste assez courte pour se garer perpendiculairement au trottoir sans empiéter sur la chaussée. La marque, autoproclamée “jeune et décalée”, a fait de cette particularité très utile en milieu urbain un avantage commercial, profitant d’un vide juridique dans le code de la route. La prochaine Smart, dotée d’un moteur 10% à 15% plus puissant, polluera toujours aussi peu, 90 grammes de C02 par kilomètre pour la version diesel. Au niveau des résultats, DaimlerChrysler a fixé des objectifs ambitieux. La voiture devrait permettre au constructeur de revenir à l’équilibre dès l’an prochain puis dégager des bénéfices. Car c’est là que le bât blesse. Depuis son lancement en 1998, et malgré 750.000 unités écoulées, les ventes restent nettement au-dessous des objectifs à cause d’un prix trop élevé. La ForTwo coûte 9.500 euros minimum pour la version de base, un tarif dissuasif pour une voiture à deux places. DaimlerChrysler ne communique pas les résultats détaillés de sa filiale, mais les analystes parlent d’une perte cumulée de plus de 3 milliards d’euros depuis le lancement de la marque, un chiffre qualifié toutefois de “pure spéculation” par le patron de Smart, Ulrich Walker. Confronté l’an dernier à des difficultés sérieuses chez Mercedes, l’état-major de DaimlerChrysler a envisagé de vendre ou même abandonner la petite voiture. Avant de choisir finalement de lui laisser encore un peu de temps. DaimlerChrysler a taillé dans les coûts en supprimant 700 emplois, en majorité au siège de Smart dans la banlieue de Stuttgart. Il a dans la foulée abandonné la production du ForFour, le modèle dérivé à quatre places, et du coupé Roadster. M. Walker a tenu jeudi à afficher sa confiance. “Avec des coûts fixes réduits de 50%, nous allons revenir à l’équilibre, même dans le pire des scénarios”, a-t-il affirmé. Pour redresser ses résultats, Smart a un deuxième atout dans sa manche, avec l’entrée sur le marché américain début 2008. “C’est le bon moment. Les thèmes de la protection de l’environnement et de la hausse des prix du carburant sont de plus en plus importants aux Etats-Unis”, a expliqué Dieter Zetsche. Comme en Europe, Smart vise aux Etats-Unis les jeunes cadres dynamiques des grandes agglomérations, Chicago, Los Angeles, New-York et la côte Est. Il n’utilisera pas le réseau commercial de Mercedes pour écouler ses voitures mais un distributeur indépendant, UnitedAuto Group. |
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