[14/11/2006 07:16:02] NEW YORK (AFP) Les logiciels libres, qui ont gagné lundi une nouvelle recrue de choix avec le langage de programmation Java, gagnent peu à peu du terrain dans les entreprises, en alternative aux logiciels protégés qui font la fortune de groupes comme Microsoft. Le groupe américain Sun Microsystems a annoncé lundi l’ouverture des codes source de son célèbre langage Java, qui pourra ainsi être diffusé et modifié par des tiers, tant que les modifications sont elles aussi diffusées. C’est une petite révolution pour les développeurs informatiques et une contribution majeure au monde du logiciel libre, dit en “open source”, dont le chef de file est le système d’exploitation Linux, challenger depuis 15 ans du système Windows de Microsoft. Longtemps confiné aux professionnels de l’informatique militants anti-Microsoft, le monde du libre a remporté plusieurs victoires ces derniers mois qui illustrent son extension dans le grand public et surtout auprès des grandes entreprises. La semaine dernière, même Microsoft a tendu la main aux utilisateurs de logiciels libres en s’alliant au groupe Novell, qui distribue un système d’exploitation dérivé de Linux, Suse Linux. Microsoft et Novell rendront leurs systèmes d’exploitation compatibles, chacun distribuera les deux systèmes et ils sortiront ensembles des solutions communes. “La décision de Sun était attendue depuis longtemps et ne marque pas de changement fondamental, car le groupe gardera un contrôle sur le langage Java, mais il existe une tendance générale au développement du logiciel libre”, a commenté l’analyste de Forrester Michael Goulde, “même chez Microsoft”. “De plus en plus de groupes dans le monde adoptent le logiciel libre, surtout en Europe”, a-t-il souligné. Une étude de Forrester de septembre dernier auprès de 600 grands groupes américains et 300 européens montre que 39% des groupes en Europe utilisent un ou plusieurs logiciels libres, et 35% aux Etats-Unis. Respectivement 8% et 5% envisagent de le faire dans les deux régions, et seulement un tiers s’y déclarent opposées. Les plus ouvertes sont les sociétés de télécoms, de médias et loisirs (43% à 54% d’utilisateurs de logiciels libres), de services financiers (36% à 41% d’utilisateurs) ainsi que 50% des administrations publiques européennes et 35% des américaines. Les logiciels libres offrent accès à leur code source (leur “noyau”) ce qui permet à tous de les utiliser et Surtout de le transformer. Les contributeurs peuvent être des informaticiens free-lance qui travaillent de chez eux aux quatre coins du monde, mais aussi des associations ou des entreprises comme Oracle, Hewlett-Packard, Oracle, Sun et IBM. Les logiciels libres ne sont pas forcément gratuits. Toute entreprise peut mettre au point et commercialiser sa version. Autre source de profit, celui de la maintenance et assistance à l’utilisateur, comme le propose le groupe Red Hat, leader de la maintenance de Linux. Preuve que ce marché est de plus en plus convoité, le groupe Oracle vient d’annoncer qu’il se lançait dans la maintenance de Linux et veut proposer des prix moitié moindre que ceux de Red Hat. Parmi les logiciels libres les plus utilisés figurent la suite Open Office, qui concurrence les logiciels de bureautique Office de Microsoft, le logiciel de base de données MySQL, le logiciel de cryptage et de communications internet sécurisées OpenSSL, le logiciel de requêtes web (serveur web) Apache et le navigateur Mozilla, concurrent d’Internet Explorer de Microsoft. Des logiciels libres sont aussi au coeur d’appareils comme le modem Freebox du fournisseur d’accès à internet français Free, des assistants personnels Sharp ou encore de lecteurs de vidéo en format DivX. |
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