La croissance économique ralentit en Europe au troisième trimestre

 
 
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La croissance en Europe

[14/11/2006 15:27:32] BRUXELLES (AFP) La croissance économique a ralenti plus que prévu en Europe au troisième trimestre, mais cette baisse était attendue après un deuxième trimestre exceptionnel et la situation reste saine, selon les économistes.

La croissance d’un trimestre sur l’autre des douze pays de la zone euro s’est infléchie à 0,5% sur juillet-septembre, contre 0,9% en avril-juin, selon la première estimation publiée mardi par l’office statistique européen Eurostat.

Comparée au troisième trimestre 2005, la croissance a atteint 2,6%, ralentissant légèrement par rapport aux 2,7% enregistrés au deuxième trimestre.

Le ralentissement européen est dû “essentiellement à une correction après une croissance particulièrement solide au premier semestre”, ainsi qu’à la “stagnation surprise de l’économie française”, analyse Howard Archer, économiste du cabinet Global Insight.

“Bien que la croissance de la zone ait ralenti davantage que prévu au troisième trimestre, la situation apparaît saine”, estime M. Archer.

“On peut s’inquiéter cependant que la reprise toute fraîche de la zone euro perde son élan plus tôt que prévu”, observe David Brown, de Bear Stearns International. Mais ces chiffres seront “probablement révisés à la hausse” dans les estimations suivantes, ajoute-t-il.

“L’économie européenne reste solide” avec jusqu’à présent “une croissance de 3% en rythme annuel” et “les perspectives à court terme demeurent bonnes”, juge pour sa part Holger Schmieding, de la Bank of America.

Les grandes économies de la zone euro affichent des performances en net retrait par rapport à celles, exceptionnelles, du deuxième trimestre.

L’Allemagne, avec une croissance de 0,6% (contre 1,1% au deuxième trimestre) confirme néanmoins sa bonne forme, selon des économistes. De fait, sur un an, sa croissance progresse à 2,8% (contre 2,7%). La croissance italienne recule à 0,3% (contre 0,6%), mais reste stable à 1,7% sur un an.

Mais pour ces deux pays “les chiffres de croissance des deux premiers trimestres ont révisés en hausse, ce qui compense en partie la baisse du troisième trimestre”, note Jonathan Loynes, de Capital Economics.

La France connaît un trou d’air avec une croissance nulle, mais là encore l’activité devrait être réévaluée dans les prochaines estimations, au vu des résultats plus favorables des exportations et d’une consommation des ménages toujours robuste, explique Holger Schmieding.

L’économie espagnole reste vigoureuse, avec 0,9% de croissance, comme au trimestre précédent. Sur un an, la croissance s’accélère même à 3,8% (contre 3,7%).

A l’avenir, sur l’ensemble de la zone euro, l’activité devrait se maintenir au quatrième trimestre, au vu des indicateurs économiques favorables, estime encore Howard Archer.

Pour Holger Schmieding, après une baisse début 2007, en raison notamment de la forte hausse de la TVA en Allemagne, la croissance devrait ensuite reprendre.

Dans ces conditions, la Banque centrale européenne devrait maintenir sa décision d’augmenter les taux d’intérêt en décembre, selon les économistes.

Pour Howard Archer, la BCE pourrait ensuite faire une pause en 2007, pour observer l’évolution de la croissance et de l’inflation.

En revanche, M. Schmieding pense que la BCE poursuivra les hausses graduelles l’an prochain.

“La BCE regarde davantage les risques d’inflation et la création de crédit que la croissance” pour prendre ses décisions, rappelle David Brown.

Les analystes prévoient que la BCE va relever début décembre son principal taux directeur, de 3,25% à 3,50%.

 14/11/2006 15:27:32 – © 2006 AFP