Les collectivités misent sur le Wimax pour l’aménagement de leur territoire

 
 
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Un homme utilise une liaison internet sans fil, gare du Nord à Paris, le 9 avril 2003 (Photo : François Guillot)

[14/11/2006 17:58:40] MONTPELLIER (AFP) Les collectivités territoriales, avec le soutien de l’Autorité de régulation des télécoms, l’Arcep, misent sur le Wimax (internet haut débit sans fil) pour réduire les zones reculées, loin des centres urbains, où se connecter au réseau nécessite une patience d’ange.

Plusieurs de ces collectivités sont présentes au 28e congrès international de l’Idate, l’Institut de l’audiovisuel et des télécoms en Europe, qui se tient du 14 au 16 novembre à Montpellier.

La technologie Wimax permet des débits de quelque 10 mégabits par seconde sur des rayons de couverture de 15 à 30 km. Elle fonctionne par voie hertzienne avec une antenne centrale placée sur un point élevé et une autre antenne placée au domicile, qui sera elle-même raccordée à un modem sur lequel on branchera le téléphone et l’ordinateur.

L’avantage du Wimax est que ses évolutions techniques font l’objet de normes reconnues mondialement. Le Wimax autorisé en France concerne les usages fixes (le client ne bouge pas), à la différence du Wimax que s’apprête à déployer aux Etats-Unis l’opérateur Sprint Nextel, qui sera lui “mobile” et dont les investissements devraient s’élever entre 3,5 et 4 milliards de dollars.

En France, dans les zones que veulent “irriguer” les collectivités, la connexion ne dépasse pas les 512 kilobits par seconde… quand elle est possible. C’est ce que l’on appelle la “fracture numérique”.

“Le Wimax est une technologie particulièrement adaptée à l’aménagement du territoire et c’était normal que les régions, soucieuses de résorber les zones où l’accès internet est difficile, obtiennent des fréquences”, a déclaré à l’AFP Gabrielle Gauthey, membre de l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes).

En juillet dernier, l’Arcep a attribué 49 licences wimax, dont six à des régions qui les ont obtenues pour un euro symbolique.

D’autres collectivités qui n’avaient pas alors été choisies pourront, si elles le souhaitent, revenir dans la course si un opérateur décide de remettre sur le marché l’une de ses fréquences, a assuré Mme Gauthey, qui affirme que “le paysage n’est pas figé”.

Sur 70 projets à l’étude, 35 sont déjà lancés, a-t-elle précisé.

L’Alsace fait partie des six régions (Corse, Aquitaine, Bretagne, Bourgogne et Poitou-Charentes) qui se sont vues attribuer une licence Wimax.

“Nous sommes dans une logique d’aménagement du territoire” autant pour les particuliers que pour les entreprises, a insisté Alain Cote, conseiller pour l’innovation numérique de la région”, avant d’ajouter: “il n’était pas tolérable que 15% du territoire ne puisse pas bénéficier de l’internet haut débit”.

La région Alsace a remis sa licence aux deux départements sous sa juridiction. Le Haut-Rhin a d’ores et déjà choisi l’opérateur privé qui effectuera les travaux de construction du réseau, 50 à 70% des investissements étant assurés par la collectivité. L’opérateur prendra en charge la relation commerciale avec le client final.

Le Bas-Rhin n’a pas encore fait son choix qui devrait intervenir courant 2007.

Aux termes des engagements pris par la région Alsace auprès de l’Arcep, 80% de son territoire et 90% de sa population devront être couverts fin 2008.

Seul bémol pour M. Cote, le Wimax ne va pas distribuer la télévision, au moins à court terme, la question faisant débat parmi les experts. “Pour que cette technologie pénètre le marché il faut qu’outre le téléphone et l’internet, elle propose la télévision”, selon le responsable. Il fait remarquer que les clients hésitent à quitter leur précédent fournisseur s’ils ne disposent pas d’un service similaire au nouveau.

 14/11/2006 17:58:40 – © 2006 AFP