Au chevet d’Airbus, Villepin débloque 145 millions d’euros pour l’aéronautique

 
 
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Le premier ministre Dominique de Villepin (g) et président d’Airbus Louis Gallois lors d’une conférence de presse, le 14 novembre 2006 à Toulouse (Photo : Eric Cabanis)

[14/11/2006 18:22:12] TOULOUSE (AFP) Le Premier ministre français Dominique de Villepin s’est rendu mardi à Toulouse (sud) pour réaffirmer le soutien de l’Etat à Airbus et rassurer ses sous-traitants, plaidant à cette occasion pour que la France reste “un grand pays industriel”.

Après avoir rencontré des responsables de PME sous-traitantes de l’avionneur et visité la chaîne d’assemblage de l’A320, le Premier ministre s’est engagé à ce que l’Etat débloque 145 millions d’euros sur la période 2007-2008 pour le secteur de l’aéronautique, qui “traverse une période difficile”.

“Nous sommes au côté d’Airbus pour relever tous les défis. Airbus a besoin des sous-traitants et les sous-traitants ont besoin d’Airbus”, a-t-il martelé.

M. de Villepin a confirmé que les PME sous-traitantes bénéficieraient d’aides de l’Etat sous forme d’avances remboursables (40 millions en 2007 et autant en 2008). “Je sais que c’est une attente forte de leur part” et “cela répond à des préoccupations concrètes de trésorerie”.

Il a estimé que cette aide pourrait être doublée “si les régions s’engagent aux côtés de l’Etat”.

Par ailleurs, le gouvernement réservera “50 millions d’euros” pour les prochains appels d’offre des pôles de compétitivité autour des thèmes de l’aéronautique, des systèmes embarqués complexes et des matériaux composites.

Le Premier ministre s’est par ailleurs engagé à ce que le nouveau campus de recherche sur l’aéronautique et l’espace “dispose dès cette année d’un minimum de 10 millions d’euros pour son fonctionnement”.

Lors d’une table-ronde, il a écouté les doléances des sous-traitants, qui ont regretté qu’on “leur tire tout le temps dessus” et mis en avant le lourd handicap d’un dollar faible par rapport à l’euro.

Face aux inquiétudes liées au plan d’économies décidé par l’avionneur, Louis Gallois, président d’Airbus et coprésident de la maison mère EADS, a pour sa part assuré que les informations sur une réduction de 80% des sous-traitants “n’avaient aucun sens”. “Il s’agit seulement de réorganiser la chaîne des sous-traitants”, a-t-il affirmé.

M. de Villepin a profité de sa visite à Toulouse pour prononcer un discours volontariste sur l’avenir industriel de la France.

“Mon premier objectif est que la France reste un grand pays industriel”, a-t-il lancé, la clef selon lui étant “l’innovation”. “La France doit figurer parmi les cinq leaders mondiaux” dans ce domaine, a-t-il insisté en estimant qu’il fallait agir “à l’échelle européenne”.

Mettant en avant le problème de parité euro-dollar, M. de Villepin a proposé que l’Union européenne se dote d’un “bouclier monétaire” et d’une “véritable stratégie de change” intégrant des objectifs de croissance, de protection de l’industrie et d’emploi.

“Toutes les grandes puissances commerciales ont une politique de change, parfois même une politique agressive. Ne laissons pas l’euro être la variable d’ajustement des équilibres monétaires mondiaux”, a-t-il souligné.

Le chef du gouvernement a par ailleurs annoncé qu’il organiserait, “au début de l’année 2007”, une “Conférence sur la croissance” pour “analyser nos réussites et nos échecs en 2006”.

“C’est le meilleur moyen de montrer aux Français que la croissance est l’affaire de tous et qu’elle est le fruit de leurs efforts”, a-t-il dit.

 14/11/2006 18:22:12 – © 2006 AFP