[15/11/2006 07:12:00] PARIS (AFP) Malgré la déferlante chinoise, les fabricants de jouets européens tirent leur épingle du jeu : leurs poupées, jeux de construction ou autres peluches garnissent toujours la hotte du Père Noël, notamment à destination des tout-petits. Certes, les jouets fabriqués en Asie sont omniprésents (95% du total, dont 80% faits en Chine). Mais grâce à leur créativité sans cesse renouvelée, les industriels français, allemands ou danois maintiennent le cap sur un marché européen comptant près de 75 millions d’enfants de moins de 14 ans. En 2005 en Europe, les ventes de jouets traditionnels ont frôlé les 14 milliards d’euros, en hausse de près de 3% sur 2004, dont 24% revenant à la Grande-Bretagne, premier pays européen consommateur de jouets, suivie par la France (20%) et l’Allemagne (17%). Les petits Hongrois et Tchèques apparaissent les moins gâtés, avec 0,5-0,6% du marché européen. Malgré les importations massives de jouets fabriqués en Asie (plus de 10 milliards d’euros, dont 17,2% revenant aux jeux vidéo), les industries européennes tirent donc leur épingle du jeu. Elles fournissent 30% du marché européen des jouets et ont exporté l’an dernier pour 1,1 milliard d’euros hors UE (8,2% de jeux vidéo). Ce secteur de 2.000 entreprises, dont 85% de PME de moins de 50 salariés, emploie 100.000 personnes à travers l’Europe et a réalisé en 2005 un chiffre d’affaires de 5 milliards d’euros, selon les statistiques de Toys Industries of Europe. Le marché européen est dominé par cinq fabricants (70% du marché), dont le Danois Lego, numéro un, suivi par le Français Smoby-Berchet-Majorette et l’Allemand Ravensburger. Les entreprises françaises ont réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de 2,6 milliards d’euros. “Cette année les résultats devraient encore être meilleurs, avec une progression de 3%”, estime la Fédération française du jouet et de la puériculture (FJP). “La France présente des atouts pour le secteur, avec un taux de natalité parmi les plus élevés d’Europe (805.000 naissances en 2005)”, constate Gilles Sautier, secrétaire général de la FJP. “Les grandes chaînes spécialisées dans le jouet ont réalisé un important maillage du territoire et l’industrie du jouet effectue un renouvellement très rapide de ses gammes (entre 50 et 60% chaque année) pour répondre aux exigences des petits”, ajoute-t-il. Le nombre croissant de familles monoparentales est également un facteur porteur. “Dans une famille désunie, les enfants sont choyés et par leur père et par leur mère, et dans certaines familles” recomposées, “ils sont comblés par huit +grands-parents+”, note encore M. Sautier. En revanche “l’âge du jouet” s’est sensiblement rétréci ces dernières années. L’enfant, grand consommateur jusqu’à 4 ans de peluches et de jeux éducatifs, délaisse les poupées et les trains électriques à partir de 8 ans, au lieu de 12 ans il y a une vingtaine d’années. “La télé, le téléphone portable et les sports d’hiver jouent contre nous”, déplore M. Sautier. |
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