[15/11/2006 13:14:17] HANOI (AFP) Les appels au compromis se sont multipliés mercredi en vue de la reprise des pourparlers sur la libéralisation du commerce mondial lors d’une réunion des pays de la région Asie-Pacifique à Hanoï où le directeur général de l’OMC Pascal Lamy a évoqué un “sentiment d’urgence”. Plus de quatre mois après l’interruption des discussions du cycle de Doha sur l’abaissement des barrières douanières dans le monde, les ministres des 21 membres du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (Apec) ont affiché une forte détermination à ne pas renoncer aux ambitions annoncées dans la capitale du Qatar, en 2001. L’Apec est prête à “sortir de l’impasse” et à “relancer la négociation”, indique un projet de déclaration finale qui sera soumis ce week-end aux dirigeants du bloc, dont les présidents George W. Bush et Hu Jintao (Chine). Le texte mentionne l’agriculture comme la dernière “question clef en suspens” dans le cadre des discussions mondiales. Des diplomates asiatiques ont expliqué que cette formulation était un appel à l’Union européenne à montrer davantage de flexibilité sur la question des subventions agricoles. “Tous les ministres ont exprimé un sentiment d’urgence” sur la relance du cycle de Doha, a expliqué à un parterre d’hommes d’affaires étrangers le directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). “Je pars pour Genève ce soir pour vérifier que cette opinion, qui s’est exprimée de manière on ne peut plus claire au sein de l’Apec, est partagée par les autres membres de l’OMC”, a indiqué M. Lamy. En septembre, plusieurs blocs régionaux ou organisations internationales avaient émis des signaux suggérant qu’il existait un terrain propice à la réouverture des négociations. Parmi eux figuraient les pays émergents du G20, le Fonds monétaire international (FMI) et les sept pays les plus riches du monde (G7). Tous avaient fait part de leur volonté de voir reprendre des discussions interrompues en juillet dernier, à la suite de l’incapacité des Américains, des Européens et des pays en développement (Brésil, Inde et Chine en tête) à se mettre d’accord notamment sur la question des subventions agricoles. Mercredi, le risque d’un échec total et définitif ne semblait pas exclu. “Les gouvernements ont compris qu’un échec était une option possible. Maintenant, nous savons que c’est sérieux”, a ajouté Pascal Lamy. Le ministre australien des Affaires étrangères, Alexander Downer, a estimé, quant à lui, que l’Apec pouvait contribuer à sortir les négociations de l’impasse. Mais il a aussi manifesté une certaine inquiétude en décrivant un grand malade. Le cycle de Doha “est en quelque sorte en réanimation, et nous espérons que cette réunion (de l’Apec) apporte un traitement susceptible de l’en sortir, pour qu’il descende de son lit d’hôpital et peut-être parviendrons-nous à l’aider à faire des mouvements”, a-t-il déclaré. Le sauvetage de Doha était aussi considéré comme la “priorité” de Susan Schwab, la représentante américaine pour le Commerce qui a jugé que les Etats-Unis et l’Union européenne devaient réduire les subventions agricoles, tout en appelant l’ensemble des économies à ouvrir leurs marchés. “Pas un pays, pas un groupe de pays, ne sera en mesure de remettre le cycle de Doha sur les rails”, a indiqué Mme Schwab. “Dates-limites artificielles et réunions ministérielles de haut niveau ne serviront à rien. La seule chose qui remettra Doha sur les rails, c’est que tous les acteurs-clés, je parle à la fois des pays développés et des pays en développement, soient désireux d’aller au-delà de leur position en juillet”. Absente de l’Apec, l’UE s’est jointe au débat à distance. A Singapour, le directeur général au commerce de la Commission européenne, David O’Sullivan, a qualifié de “tragédie” l’hypothèse d’un échec des discussions, tout en se déclarant confiant. “Il est plus probable qu’improbable que nous obtenions un accord au printemps, mais j’admets que ça ne tient qu’à un fil”, a-t-il dit, ajoutant toutefois : “je peux me tromper”. |
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