[15/11/2006 15:27:55] GENEVE (AFP) L’Organisation mondiale du commerce (OMC) se préparait mercredi à un éventuel redémarrage des négociations sur la libéralisation des échanges mondiaux après un gel de trois mois dû au différend entre grandes puissances sur les subventions agricoles. Répondant à un “sentiment d’urgence” constaté auprès du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (Apec) réuni à Hanoï, le directeur général de l’OMC, Pascal Lamy, a convoqué les 149 pays membres de l’OMC jeudi à Genève. Le Comité des négociations commerciales de l’OMC se réunira en séance informelle pour “discuter de la situation des négociations sur le programme de développement de Doha”, appellation officielle du cycle de discussions lancé en 2001 dans la capitale du Qatar. Ce comité ne s’est pas réuni depuis fin juillet et la suspension des négociations décidée par M. Lamy faute de consensus sur l’agriculture entre les six principaux acteurs de la négociation (Australie, Brésil, Etats-Unis, Inde, Japon, Union européenne). A Hanoï, où il a participé à une réunion ministérielle des 21 pays de la région Asie-Pacifique, M. Lamy a rapporté mercredi que “tous les ministres ont exprimé un sentiment d’urgence” sur la relance du cycle. “Je pars pour Genève ce soir pour vérifier que cette opinion, qui s’est exprimée de manière on ne peut plus claire au sein de l’Apec, est partagée par les autres membres de l’OMC”, a indiqué M. Lamy. Les pays membres de l’Apec se sont dits prêts à “sortir de l’impasse” et à “relancer la négociation”, selon un projet de déclaration finale qui sera soumis ce week-end aux dirigeants du bloc, dont les présidents américain George W. Bush et chinois Hu Jintao. Le texte mentionne l’agriculture comme la dernière “question clef en suspens” dans le cadre des discussions mondiales. Des diplomates asiatiques ont expliqué que cette formulation était un appel à l’Union européenne à montrer davantage de souplesse sur les questions agricoles. Pascal Lamy a expliqué ces derniers mois qu’il y avait selon lui une “fenêtre de tir” entre mi-novembre et mars prochain pour relancer les discussions, une fois passées les élections législatives américaines qui ont donné la victoire au début du mois à l’opposition démocrate, souvent considérés comme plus protectionnistes que leurs adversaires républicains. La réunion de jeudi n’est pas “une relance formelle des négociations”, a-t-on indiqué de source proche de l’OMC. “Nous devons démarrer le moteur”, a expliqué la même source, précisant que “si des éléments importants arrivent en provenance d’un des grands acteurs de la négociation, la machine à Genève doit être prête à repartir”. M. Lamy a averti ces dernières semaines qu’il ne relancerait pas la négociation en l’absence de signaux montrant que les principaux pays membres sont prêts à des concessions. Fin juillet, la représentante pour le Commerce, Susan Schwab, avait été montrée du doigt par ses principaux partenaires (Brésil, Inde, Japon, UE) pour avoir refusé de s’engager sur une baisse des subventions agricoles. A Hanoï, Mme Schwab a répété que Washington ne saurait relancer les négociations sans concessions de la part de ses partenaires, appelés à ouvrir davantage leur marché aux exportations agricoles américaines. “Dates-limites artificielles et réunions ministérielles de haut niveau ne serviront à rien. La seule chose qui remettra Doha sur les rails, c’est que tous les acteurs-clés, je parle à la fois des pays développés et des pays en développement, soient désireux d’aller au-delà de leur position en juillet”, a-t-elle lancé. |
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