Musique, vidéo, chat : les opérateurs mobiles à l’affût de nouveaux revenus

 
 
SGE.MAG85.151106174008.photo00.quicklook.default-245x170.jpg
Publicité d’opérateurs de téléphonie mobile à l’extérieur d’un magasin parisien (Photo : Damien Meyer)

[15/11/2006 17:40:46] MONTPELLIER (AFP) Confrontés à une croissance ralentie, les opérateurs mobiles cherchent leur salut dans des services inspirés de l’internet: le téléchargement de musique et de vidéos ou la messagerie instantanée, mais il est difficile de savoir quelle sera la recette miracle.

Chaque opérateur semble privilégier un service différent et l’exemple français en est révélateur: Bouygues Telecom mise sur la messagerie instantanée (Windows Live Messenger, anciennement MSN), SFR fait le choix de la musique, Orange souligne le succès de son service de téléchargement de vidéos.

“Le client mobile ne fera que transférer des usages qu’il a déjà sur son PC. Créer de nouveaux usages, c’est une tâche surhumaine”, a estimé Francis Bernard, directeur stratégique de Bouygues Telecom, lors du congrès organisé cette semaine par l’Institut de l’audiovisuel et des télécoms en Europe (Idate) à Montpellier.

Si les opérateurs mobiles sont condamnés à innover, c’est que leur croissance n’est plus aussi belle qu’avant: le marché européen, équipé à 90%, arrive à saturation, et la concurrence et la régulation font baisser les prix.

Avec l’arrivée de la 3G (haut débit mobile), dont ils doivent rentabiliser les lourds investissements, ils sont allés piocher sur internet les services les plus populaires.

Mais deux ans après leur lancement, le succès n’est pas encore au rendez-vous. “Iil y a un problème de décollage”, a reconnu mercredi Frank Esser, PDG de SFR.

“Les services de données (musique, vidéo…) ne tiennent pas toutes leurs promesses”, a confirmé Frédéric Pujol, responsable du pôle services mobiles de l’Idate: “la voix et les SMS représentent encore 80% des revenus des opérateurs mobiles”.

SFR, qui compte 17,5 millions de clients, n’enregistre que 300.000 téléchargements de morceaux de musique par mois, trois fois moins que prévu.

Même problème pour Orange, qui n’a que 300.000 clients actifs en vidéo, sur un total de 22,5 millions.

“Le développement du multimedia mobile n’est certainement pas à la hauteur de nos espérances, et nous devons faire encore beaucoup d’efforts pour transférer sur mobile l’usage des services sur PC”, admet M. Bernard.

Il a fait le choix de la messagerie instantanée et du mail sur mobile, imité il y a peu par Orange, qui proposera bientôt Windows Live Messenger sur ses mobiles.

Au risque de refroidir les clients, les opérateurs semblent peiner à transposer des services qui marchent sur internet où, financés par la publicité, ils sont généralement gratuits pour les clients alors qu’ils sont facturés sur mobile.

Une des possibilités évoquées actuellement serait de miser sur des fonctionnalités qui leur soient vraiment spécifiques, comme la géolocalisation par GPS, encore balbutiante. “Cela nous permettra, par exemple, de rajouter notre valeur ajoutée à des services de chat”, estime Frank Esser.

Comme toujours, l’exemple à suivre pourrait être celui du Japon, toujours quelques années en avance par rapport à l’Europe, et qui a une autre stratégie. “Au Japon, on peut utiliser son mobile pour payer sa place de parking ou sa boisson dans un distributeur: il remplace le portefeuille”, a expliqué Ken Takahashi, directeur des services multimédia du premier opérateur japonais, NTT Docomo, qui compte 16 millions de clients à ce service.

 15/11/2006 17:40:46 – © 2006 AFP