[15/11/2006 18:09:05] NEW YORK (AFP) La compagnie américaine US Airways a présenté mercredi une offre non sollicitée sur sa concurrente Delta Airlines, tentant de profiter du dépôt de bilan de celle-ci pour se hisser dans le peloton de tête des transporteurs aérien américains. US Airways, sixième transporteur aérien des Etats-Unis, a proposé de racheter Delta Air Lines, le numéro trois, pour un montant de 8 milliards de dollars en actions et en numéraire. Delta a dit avoir pris acte de cette offre mais a affirmé que “l’objectif du groupe a toujours été de sortir seul et solide du régime des faillites. Notre plan fonctionne bien et nous sommes fiers à ce stade des efforts faits par nos employés pour atteindre cet objectif”. L’offre du plus petit sur le plus gros est rendue possible par la situation de Delta, qui s’est placée sous la protection du régime sur les faillites en septembre 2005, incapable de faire face à la crise du secteur depuis les attentats de septembre 2001. Le rapprochement “donnerait le jour à l’une des principales compagnies mondiales”, selon US Airways. L’entité, qui opèrerait sous le nom de “Delta”, aurait aussi la mainmise sur toute la côte Est américaine et se classerait dans le top 3 pour la côte ouest. Delta fait partie de l’alliance SkyTeam avec Air France-KLM alors que US Airways fait partie de Star Alliance qui compte notamment dans ses rangs la deuxième compagnie américaine United Airlines et Lufthansa. Face à un Delta aux marges de manoeuvre limitées –la législation impose un blanc-seing du tribunal sur toute décision financière et opérationnelle–, US Airways vante l’efficacité de la combinaison faillite-fusion. Elle s’était elle-même sortie de la faillite en septembre 2005 après avoir été avalée par la compagnie à bas prix America West, société plus petite, rentable et aux routes complémentaires. “Le succès de notre adossement à America West pour sortir de la faillite nous a conduit à considérer une autre fusion”, a expliqué le PDG d’US Airways Doug Parker. “Nous sommes sortis de la faillite 4 mois seulement après la proposition d’America West, et nous avons réalisé plus d’économies qu’escompté, 425 millions au lieu de 350 millions sur la seule partie réseau de routes”. Un rapprochement avec Delta “permettrait de réaliser 1,65 milliard de dollars de synergies, ce qui est une somme considérable, dont 935 millions sur le réseau de routes”, a assuré M. Parker. M. Parker a aussi averti que “les possibilités d’économies seront drastiquement réduites si l’opération est réalisée lorsque Delta sera sorti de la faillite”, la législation américaine permettant d’imposer plus facilement des concessions à un groupe en faillite. Pour l’heure, Delta est protégé contre une offre inamicale, la compagnie disposant d’une clause d’exclusivité sur son plan de restructuration avec le tribunal des faillites jusqu’au 15 février prochain. La réticence de Delta n’empêchait pas l’action US Airways d’être plébiscitée à la Bourse de New York: +12,63% à 57,36 dollars vers 16H30 GMT. Plusieurs analystes reconnaissent qu’une fusion avec un acteur régi par la loi sur les faillites ne manque pas d’avantages. “Les créanciers de Delta recevraient 4 milliards de dollars en numéraire et 78,5 millions d’actions US Airways”, note Kimberly DuBord, du site d’analyse financière Briefing.com. La loi sur les faillites “permet de faire des ajustements significatifs au niveau de la flotte d’appareils et des capacités de la compagnie”, souligne Helane Becker, de Benchmark Company. Les analystes de Calyon relèvent quant à eux qu’une fusion “serait plus facile à orchestrer avec un groupe sur le point de sortir de la faillite”, mais que “la faible présence des syndicats chez Delta” facilitera le volet social d’un éventuel rapprochement. |
||
|