[16/11/2006 09:51:21] PARIS (AFP) Après avoir absorbé le choc consécutif à la crise boursière de 2001, le secteur du courtage en ligne entend profiter de la popularisation du commerce par internet et de la diversification de son offre pour poursuivre son développement. Selon l’Association pour le commerce et les services en ligne (ACSEL), le nombre de comptes titres ouverts chez des sociétés de courtage en ligne a atteint en août 701.913, son plus haut niveau depuis juin 2002. Depuis le début de l’année, le nombre d’ordres passés chaque mois par ce biais a dépassé à plusieurs reprises le million, pour la première fois depuis janvier 2001. Alors que le secteur comptait au début des années 2000 une cinquantaine de courtiers en ligne, trois acteurs concentrent désormais 80% environ des parts de marché après une vague de rachats. Ce sont tous des filiales de grandes banques françaises. Selon des sources concordantes, Boursorama (Société Générale) serait leader avec 31% de parts de marché, suivi par Cortal Consors (BNP Paribas) avec 30% et Fortuneo/Symphonis (Crédit Mutuel) avec 20%. “Le marché n’est pas du tout à maturité, mais la croissance se fera sans doute au profit des intervenants déjà en place, car il existe aujourd’hui des barrières à l’entrée qui ne sont pas négligeables”, estime Ronan Le Moal, directeur général de Symphonis et président du directoire de Fortuneo, rassemblés sous une bannière commune en juin dernier. “Il y a encore un gros potentiel”, renchérit Vincent Taupin, PDG de Boursorama, qui se réfère à l’enquête annuelle de TNS Sofres pour Euronext qui fait état de 6,7 millions d’actionnaires individuels en France, dont seulement un peu plus de 10% qui gèrent leur compte titre en ligne. “Aujourd’hui, le taux d’équipement des ménages à internet est de 50% (42,6% selon la dernière enquête Médiamétrie), contre 15% il y a trois ou quatre ans”, relève M. Le Moal, affirmant que “la percée va donc continuer et bénéficiera au marché de la Bourse en ligne”. Outre la forte progression de l’accès des particuliers à internet, les perspectives du courtage en ligne semblent également liées à une évolution culturelle. “Il y a les gens qui ne sont pas équipés, mais il y a aussi les gens qui ne sont pas à l’aise avec le fait d’acheter sur internet. Cela représente encore d’énormes poches” à séduire, analyse M. Taupin. “Les tranches plus âgées de la population sont de plus en plus aptes à utiliser les offres qu’on leur propose”, affirme Benoît Gommard, directeur général France de Cortal Consors. “Il y a une tendance de fond à gérer son épargne”, ajoute-t-il. Outre des tarifs nettement moins élevés, les courtiers en ligne entendent se distinguer par une offre plus complète que les banquiers traditionnels. Fonds d’investissements, mais aussi certificats (valeur cotée en Bourse dont les conditions de remboursement à l’échéance sont connues dès l’émission) ou trackers (produits financiers reproduisant la performance d’un indice) sont désormais accessibles au petit porteur. “Ces outils étaient confidentiels il y a quelques années. Ils étaient très peu mis en avant et paraissaient très opaques. Ce n’est plus le cas aujourd’hui”, explique M. Le Moal. “Les produits structurés ont explosé”, confirme Fabien Vrignon, responsable marketing traders chez Cortal Consors. |
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