[16/11/2006 15:27:27] GENEVE (AFP) Les 149 pays membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) se sont mis d’accord jeudi pour sortir de la “cale sèche” leur cinq années de négociation sur la libéralisation du commerce mondial, mais les concessions des grandes puissances se font toujours attendre. Les pays membres se sont retrouvés à Genève pour leur première réunion consacrée aux négociations depuis que le directeur général de l’OMC, Pascal Lamy, a suspendu les discussions fin juillet faute de consensus sur l’agriculture entre les six principaux acteurs du cycle de Doha (Australie, Brésil, Etats-Unis, Inde, Japon, Union européenne). Ils ont accepté la proposition de M. Lamy d’une reprise des tractations, limitée au niveau technique. Les responsables des différents comités de négociation thématiques (agriculture, services, produits industriels…) vont ainsi pouvoir reprendre leur travail si et quand ils le jugent bon. Mais M. Lamy a averti que la négociation ne pourrait reprendre au niveau politique tant que les grandes puissances du commerce mondial ne se seront pas engagées concrètement sur de nouvelles concessions. “Nous sommes aujourd’hui quelque part entre la diplomatie discrète des derniers mois et les négociations en bonne et due forme qui ne reprendront que lorsque les pays membres seront prêts à chiffrer les concessions qu’ils ont exprimées en termes généraux”, a-t-il dit, avant d’utiliser une métaphore maritime. “Tous les navires de notre convoi sont restés en cale sèche depuis des semaines pour réparations. Nous n’allons pas les remettre à l’eau sans préparation préalable”, a expliqué le patron de l’OMC. Le cycle de Doha, lancé en 2001 dans la capitale du Qatar pour mettre la libéralisation des échanges au service du développement, aurait dû être conclu à la fin de 2004, mais les discussions achoppent sur un conflit Nord-Sud à propos des subventions agricoles, compliqué par un affrontement euro-américain sur les droits de douane appliqués à l’agriculture.
M. Lamy a indiqué que des contacts officieux entre les différents pays membres s’étaient poursuivis malgré la suspension des travaux et s’étaient même intensifiés récemment. Il serait cependant “prématuré” de convoquer à nouveau des ministres pour négocier, a-t-il estimé. La mise en route des comités de négociations permettra éventuellement de relancer les tractations une fois que les grandes puissances auront fait les concessions nécessaires, a indiqué un diplomate. Pascal Lamy a expliqué ces derniers mois qu’il y avait selon lui une “fenêtre de tir” entre mi-novembre et mars prochain pour relancer les discussions, une fois passées les élections législatives américaines qui ont donné la victoire au début du mois aux démocrates, souvent considérés comme plus protectionnistes que leurs adversaires républicains. Fin juillet, la représentante pour le Commerce, Susan Schwab, avait été montrée du doigt par ses principaux partenaires (Brésil, Inde, Japon, UE) pour avoir refusé de s’engager sur une baisse des subventions agricoles. M. Lamy a rapporté qu’il avait constaté un “sentiment d’urgence” auprès du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (Apec) réuni à Hanoï, où il a rencontré mercredi des ministres du commerce de 21 pays. Les pays de l’Apec se sont dits prêts à “sortir de l’impasse” et à “relancer la négociation”, selon un projet de déclaration finale qui sera soumis ce week-end aux dirigeants du bloc. |
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