[16/11/2006 19:11:30] FRANCFORT (AFP) Le conglomérat allemand MAN a présenté officiellement jeudi son offre publique d’achat non sollicitée de 10,2 milliards d’euros sur le fabricant de poids lourds suédois Scania, sur fond de rumeur à Francfort d’une éventuelle contre-offre de Scania sur MAN. L’offre de MAN courra du 20 novembre au 11 décembre prochain, indique le groupe allemand dans un communiqué. Mais il se réserve le droit de la prolonger si nécessaire. Comme annoncé au mois de septembre, elle est conditionnée à l’obtention de 90% du capital et des droits de vote de Scania. MAN propose en numéraire et par échange d’actions 475 couronnes suédoises par titres A et B Scania, ce qui valorise le groupe autour de 10,2 milliards d’euros. Il a déjà acheté hors marché 14,54% des droits de vote du suédois et 11,6% du capital. L’opération reste suspendue au feu vert de la Commission européenne, qui doit rendre sa décision le 6 décembre prochain. Une fusion entre MAN et Scania donnerait naissance au numéro un européen des poids lourds. Dans le monde, l’entreprise pointerait au troisième rang mondial, rappelle MAN. “Le concept industriel de MAN et Scania a un soutien très large chez les actionnaires des deux entreprises, mais aussi chez les analystes indépendants et les observateurs du secteur. Une combinaison MAN-Scania renforcerait deux des marques les plus rentables de l’industrie des véhicules utilitaires et les mettrait en position d’améliorer leur croissance et leur rentabilité”, commente le patron de MAN, Haakan Samuelsson, cité dans le communiqué. Pour l’instant, les appels du pied de MAN rencontrent une résistance acharnée de Scania et de son grand actionnaire suédois, la famille Wallenberg, qui ont rejeté coup sur coup ces dernières semaines deux offres de MAN, dont la dernière, libellée à 475 couronnes par action. “D’après le communiqué de presse, il semblerait qu’il n’y ait pas de changement, que les conditions de l’offre soient inchangées mais le conseil d’administration doit étudier l’ensemble de l’offre avant de prendre une décision”, a indiqué à Stockholm une porte-parole de Scania. “Nous ne voyons pas de changement par rapport à l’offre initiale. Nous maintenons notre position”, à savoir un rejet de l’offre de MAN, a déclaré de son côté le porte-parole d’Investor, la holding de la famille Wallenberg. Selon le quotidien économique allemand Handelsblatt, le groupe suédois pourrait lancer une contre-offre sur MAN pour se défendre, avec le soutien de la famille Wallenberg. Information que Scania n’a pas souhaité commenter. La rumeur d’une contre-offensive de Scania prenait en tout cas de l’ampleur jeudi à la Bourse de Francfort, les courtiers évoquant même un prix de 76,50 euros par action. Vers 15h45 GMT, MAN grimpait du coup de 4,04% à 73,93 euros sur un indice des valeurs vedettes Dax en hausse de 0,19%. “Il n’est absolument pas irréaliste que l’affaire s’inverse complètement et qu’on assiste à une contre-offre de Scania sur MAN. Toutes les combinaisons sont possibles”, notait Richard Schramm, analyste chez HSBC Trinkaus und Burkhardt. Volkswagen, qui détient 20% du capital de MAN et 34% des droits de vote de Scania devrait jouer le rôle d’arbitre, ajoutait-il. |
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