[17/11/2006 08:54:21] PARIS (AFP) En butte à une concurrence ardue pour la vente de quatre centrales nucléaires à la Chine, le groupe français Areva espère avoir la partie plus aisée en Afrique du Sud, qui veut se doter de plusieurs nouveaux réacteurs dans les prochaines années. “L’Afrique du Sud constitue une priorité”, a lancé Zéphirin Diabre, conseiller d’Areva pour les affaires internationales, venu participer cette semaine à Johannesburg à un Forum d’entreprises France-Afrique du Sud. Si la Chine a été au centre de la récente actualité du groupe, avec le duel entre Areva et l’américain Westinghouse pour l’attribution d’un contrat évalué à plusieurs milliards d’euros, l’Afrique du Sud représente un autre marché très prometteur. Constructeur de l’unique centrale nucléaire du pays à Koeberg, dans la région du Cap (sud-ouest), Areva y réalise actuellement un chiffre d’affaires annuel “de 20 à 30 millions d’euros” via des contrats de maintenance, la fourniture de combustible et sa division “Transmission et distribution”, selon un porte-parole. “En l’état actuel des choses, c’est un petit marché, mais il offre des perspectives très importantes”, a-t-il ajouté. L’Afrique du Sud, première puissance économique du continent et prochain organisateur de la Coupe du monde de football en 2010, fait face à une situation tendue en matière d’approvisionnement électrique, avec des coupures de plus en plus fréquentes au Cap ou à Johannesburg. Dépendant actuellement à plus de 90% du charbon, le pays veut accroître et diversifier sa capacité de production électrique (38.500 mégawatts actuellement). “Il s’agirait notamment d’augmenter de 12.000 MW la production d’origine nucléaire” du groupe public sud-africain Eskom, a précisé à l’AFP Serge Lafont, président d’Areva-Afrique du Sud. Sur ce total, 4.000 MW viendraient du projet sud-africain de développement de centrales nucléaires modulaires, dit PMBR (Pebble Bed Modular Reactor), très demandeur de partenaires étrangers. Les 8.000 MW restants proviendraient du nucléaire classique, ce qui représente cinq centrales nucléaires de troisième génération (EPR), d’une capacité de 1.600 MW, ou huit réacteurs de 1.000 MW, a souligné M. Lafont. D’autres groupes –le canadien AECL et les américains General Electric et Westinghouse– sont en lice, mais Areva espère être le “partenaire privilégié pour conduire le projet”, dit M. Diabre. Eskom n’a communiqué aucun calendrier officiel, mais pourrait prendre sa décision fin mars 2007, selon une source gouvernementale sud-africaine. Areva a reçu cette semaine le soutien de la ministre française déléguée au Commerce extérieur Christine Lagarde qui a plaidé la cause du groupe notamment auprès du ministre sud-africain des Entreprises publiques et du président d’Eskom, lors d’une visite en Afrique du Sud. De son côté, la présidente d’Areva Anne Lauvergeon continue de pousser ses pions. Son groupe vient de porter de 45 à 51% sa participation dans la société sud-africaine Lesedi Nuclear Services, prestataire de service d’Eskom. Entrée en 2002 au conseil d’investisseurs internationaux réuni régulièrement par le président sud-africain Thabo Mbeki, Mme Lauvergeon fait de fréquentes visites en Afrique du Sud. Et c’est dans ce pays qu’elle a choisi de réunir début novembre les 200 plus hauts dirigeants de l’entreprise. |
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