[17/11/2006 12:13:39] LONDRES (AFP) Les prix du pétrole sont redescendus en fin de semaine à des plus bas depuis un an, poussant le marché à s’interroger sur l’efficacité de la baisse de production annoncée en octobre par l’Opep, et sur l’opportunité d’une mesure similaire à la mi-décembre. A New York, le baril de “light sweet crude” pour livraison en décembre a reculé jusqu’à 55,45 dollars vendredi matin pendant les échanges électroniques, un prix plus vu depuis le 18 novembre 2005. Il perdait 58 cents à 55,68 dollars vers 11H35 GMT (12H35 à Paris), après avoir chuté de 2,50 dollars la veille. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord résistait un peu mieux, perdant 30 cents à 58,24 dollars, sur l’échéance de janvier. Les analystes citaient plusieurs raisons à la chute des cours depuis jeudi: liquidations généralisées dans le secteur des matières premières, températures douces pour la saison aux Etats-Unis, relativement bonne tenue des stocks de produits distillés américains, normalement sous pression en hiver. Mêmes si les stocks de produits distillés ont chuté de 16,5 millions de barils depuis six semaines, une partie des investisseurs juge toujours le marché correctement approvisionné. Les stocks de produits distillés sont supérieurs de 6% à leur niveau de l’année dernière. C’est dans ce contexte que la stratégie de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) pour soutenir les prix continuait de susciter des interrogations sur le marché. En octobre, le cartel avait annoncé une baisse, effective à partir du 1er novembre, de 1,2 million de barils par jour de sa production pétrolière. Les investisseurs avaient accueilli cette nouvelle avec défiance, attendant de pouvoir mesurer la quantité réelle de brut soustraite au marché. Jeudi, le cabinet de conseil Oil Movements a estimé que l’Opep avait en fait augmenté ses exportations de 210.000 barils par jour depuis le 4 novembre. “Cette donnée a miné la crédibilité de l’Opep, et les opérateurs sont toujours plus nombreux à se demander si la baisse de 1,2 million de barils annoncée sera bel et bien mise en oeuvre”, a commenté Michael Davies, analyste à la maison de courtage Sucden. Cette estimation alarmiste d’Oil Movements ne reflète pourtant pas exactement l’avis général du marché. “A la mi-novembre, il est trop tôt pour mesurer exactement la baisse, mais on devrait être entre 600.000 et 1,1 million”, nuance Simon Wardell, analyste chez Global Insight. Mercredi, avant le nouveau plongeon des cours, l’Opep avait estimé avoir “largement atteint” son objectif de “stabiliser les marchés et d’enrayer la chute des prix observée lors des derniers mois”. Il est vrai que son objectif officieux était de parvenir à un prix dans une fourchette de 55 à 60 dollars. Malgré cette auto-satisfaction, le cartel pourrait néanmoins baisser de nouveau sa production lors de sa réunion de la mi-décembre à Abuja (Nigeria), s’il devait constater l’échec de sa précédente initiative. “Il est vrai que si les prix sont plus proches de 55 dollars que de 60 dollars à la mi-décembre, la probabilité d’une nouvelle coupe de production augmentera”, convient Simon Wardell. Mais, prévient-il, l’Opep prendrait un gros risque en baissant de nouveau sa production avant un hiver qui pourrait toujours s’avérer rigoureux. Les températures sont douces pour la saison à l’heure actuelle, “mais la demande pourrait augmenter en décembre janvier ou février, et l’approvisionnement reste globalement un peu juste”, estime l’analyste. |
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