[17/11/2006 21:18:10] NEW YORK (AFP) Les prix du pétrole ont touché leur plus bas niveau depuis juin 2005 vendredi à New York, poussant le marché à s’interroger sur l’efficacité de la baisse de production annoncée en octobre par l’Opep et sur l’opportunité d’une mesure similaire à la mi-décembre. A New York, le baril de “light sweet crude” pour livraison en décembre a clôturé en baisse de 45 cents à 55,81 dollars après avoir reculé jusqu’à 54,86 dollars pendant les échanges électroniques, un prix qui n’avait pas été vu depuis le 14 juin 2005, avant que l’ouragan Katrina ne frappe les côtes américaines. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord a gagné 45 cents à 58,99 dollars, sur l’échéance de janvier. Il a touché en matinée un plus bas depuis un an, à 57,85 dollars. La différence entre les deux prix et la faiblesse particulière du contrat new-yorkais s’explique par l’expiration imminente de l’échéance de décembre. Le contrat janvier a gagné 28 cents à 58,97 dollars à New York. “Un tel mouvement de baisse s’était déjà produit au moment de l’expiration des contrats de septembre et d’octobre (…) et il ne serait pas surprenant de voir les cours rebondir dès lundi”, a estimé Bill O’Grady, analyste d’AG Edwards. Les analystes citaient d’autres raisons à la chute des cours depuis jeudi: liquidations généralisées dans le secteur des matières premières, températures douces pour la saison aux Etats-Unis, relativement bonne tenue des stocks de produits distillés américains, qui restent de 6% supérieurs à leur niveau de l’an dernier malgré leur recul de 16,5 millions de barils depuis six semaines. C’est dans ce contexte que la stratégie de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) pour soutenir les prix continuait de susciter des interrogations sur le marché.
En octobre, le cartel avait annoncé une baisse, effective à partir du 1er novembre, de 1,2 million de barils par jour de sa production pétrolière. Les investisseurs avaient accueilli cette nouvelle avec défiance, attendant de pouvoir mesurer la quantité réelle de brut soustraite au marché. Jeudi, le cabinet de conseil Oil Movements a estimé que loin de diminuer sa production, l’Opep avait en fait augmenté ses exportations de 210.000 barils par jour depuis le 4 novembre. “Il n’est pas encore possible de mesurer physiquement l’impact de cette baisse, mais de toute façon le marché reste largement approvisionné”, nuançait Jason Schenker, de Wachovia Securities. “On devrait être entre 600.000 et 1,1 million (de production en moins, ndlr)”, estimait pour sa part Simon Wardell, analyste chez Global Insight, soulignant également qu’il était trop tôt pour tirer des conclusions certaines. Mercredi, avant le nouveau plongeon des cours, l’Opep avait estimé avoir “largement atteint” son objectif de “stabiliser les marchés et d’enrayer la chute des prix observée lors des derniers mois”. Mais l’incursion sous 55 dollars, si elle se répétait et s’aggravait, pourrait doucher ce triomphalisme. “Cela va augmenter la pression sur l’Opep, et peut-être l’inciter à réduire plus amplement sa production”, a estimé Tom Bentz, courtier chez BNP Paribas à Washington. L’Opep se réunit à la mi-décembre à Abuja (Nigeria). “Si les prix sont plus proches de 55 dollars que de 60 dollars à la mi-décembre, la probabilité d’une nouvelle baisse de production augmentera”, convient Simon Wardell. Toutefois, prévient-il, l’Opep prendrait un gros risque si elle réduisait encore l’approvisionnement du marché, alors qu’il est trop tôt pour écarter la possibilité d’un hiver rigoureux synonyme de forte demande. |
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