[18/11/2006 11:51:47] HANOI (AFP) Les dirigeants d’Asie-Pacifique réunis en sommet à Hanoï ont tenté de redonner une impulsion aux négociations de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) sur la libéralisation des échanges, se déclarant samedi prêts à de nouvelles concessions pour “sortir de l’impasse”. Décidés à éviter un retour des réflexes protectionnistes qui selon eux seraient désastreux pour la croissance mondiale, les 21 dirigeants du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (Apec) ont lancé un appel à la reprise du cycle de Doha, bloqué depuis juillet. “Nous réaffirmons nos engagements collectifs et individuels pour conclure un accord de Doha à l’OMC ambitieux et équilibré”, ont-ils indiqué dans une déclaration conjointe séparée. “Pour atteindre cet objectif, nous sommes dans le besoin urgent de sortir de l’impasse actuelle et de remettre les négociations sur les rails en vue d’une conclusion sans tarder”. Le cycle entamé en 2001 dans la capitale du Qatar vise à abaisser les barrières douanières dans le monde mais continue de susciter de profonds désaccords entre Américains, Européens et pays en développement, en particulier sur les subventions agricoles. “Bien que l’agriculture reste la clé pour résoudre l’impasse actuelle, nous devons bâtir un ensemble de mesures, qui regroupe l’accès aux marchés des biens industriels et des services, des règles et une facilitation du commerce”, indique la déclaration de l’Apec.
Les membres déclarent que chacun d’entre eux est prêt à de plus amples concessions sur les subventions à l’agriculture, une ouverture plus grande dans le domaine des services et la réduction des taxes sur les produits industriels. “Un cycle de Doha réussi contribuera à la croissance économique et à la réduction de la pauvreté. Il doit le faire en créant de nouveaux flux commerciaux et en se penchant réellement sur la dimension du développement”, ajoute l’Apec. Le bloc régional représente 60% de la production économique mondiale et plus de la moitié du commerce de la planète. Parmi les dirigeants présents au sommet de Hanoï figurent George W. Bush (Etats-Unis), Hu Jintao (Chine), Shinzo Abe (Japon) et Vladimir Poutine (Russie). Le sommet s’est ouvert samedi après une semaine de discussions au niveau des experts et des ministres à Hanoï, plaçant pendant quelques jours au centre de la scène un Vietnam auréolé de sa récente accession à l’OMC. Le bloc régional avait été à l’origine créé exclusivement pour développer les échanges commerciaux et les investissements. Son agenda s’est depuis étendu à des dossiers plus politiques, tels que la lutte contre le terrorisme et le dossier nord-coréen. La politique nucléaire du régime stalinien a été au programme samedi de plusieurs rencontres bilatérales en marge du sommet, entre les pays participant aux négociations à six (Chine, Etats-Unis, Russie, Japon et les deux Corées). Ces six pays, à l’exception de la Corée du Nord, sont membres de l’Apec.
La Maison Blanche a déclaré s’attendre à ce que le sommet accouche d’une déclaration sur le dossier nord-coréen contribuant aux efforts diplomatiques pour résoudre la crise. Stephen Hadley, conseiller pour la sécurité nationale des Etats-Unis, a indiqué que les membres étaient d’accord sur le fond de cette déclaration, ajoutant que “quelques” questions de forme restaient en suspens. Dimanche, d’autres questions telles que les risques posés par la grippe aviaire ou de nouvelles formes de terrorisme seront débattues par les dirigeants avant la clôture du sommet. L’Apec regroupe Australie, Brunei, Canada, Chili, Chine, Etats-Unis, Hong Kong, Indonésie, Japon, Malaisie, Mexique, Nouvelle-Zélande, Papouasie-Nouvelle Guinée, Pérou, Philippines, Russie, Singapour, Corée du Sud, Taïwan, Thaïlande et Vietnam. |
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