Australie : sur fond de heurts, le G20 Finances relève le défi énergétique

 
 
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Manifestants face à la police lors du sommet du G20 à Melbourne, le 18 novembre 2006 (Photo : Paul Crock)

[18/11/2006 13:39:00] MELBOURNE (AFP) Sur fond de heurts lors d’une manifestation altermondialiste, les argentiers des vingt principales économies mondiales ont entamé samedi en Australie une réunion consacrée au risque que fait peser sur la croissance le boom de la consommation énergétique.

Selon les autorités, les militants n’étaient que un à trois milliers dans les rues de Melbourne (sud), une participation nettement inférieure aux 10.000 annoncés par les organisateurs qui n’ont pas donné de chiffre à l’issue de la manifestation.

Des manifestants ont renversé des barricades et lancé bouteilles de bière et poubelles aux policiers en nombre. Les forces de l’ordre ont annoncé l’hospitalisation d’un des leurs (pour un poignet cassé) ainsi que deux arrestations. Un journaliste de la télévision australienne a été agressé et sa caméra renversée. Il a indiqué à l’AFP ne souffrir que de blessures légères.

“C’est notre rue”, scandaient des manifestants. “Nous ne voulons pas de votre guerre raciste”, hurlaient d’autres, en référence au conflit irakien dans lequel l’Australie est engagée.

La manifestation a été appelée par la coordination “Stop G20” qui regroupe des associations pour les droits des populations indigènes, le commerce équitable, la lutte contre le réchauffement climatique, etc.

Les protestations n’ont cependant pas empêché la réunion annuelle du G20 de se dérouler normalement.

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Ouverture officielle du sommet du G20, le 18 novembre 2006 à Melbourne, Australie

La rencontre, qui s’achèvera dimanche, doit en particulier étudier les moyens de “maintenir la prospérité” mondiale face aux besoins énergétiques grandissants provoqués par une démographie en hausse et la montée en puissance économique de géants comme la Chine et l’Inde.

Selon un document préparatoire, les besoins énergétiques auront bondi de moitié d’ici à 2030. Le sujet sera d’autant plus débattu que le G20 compte les plus gros consommateurs pétroliers, comme les Etats-Unis, et certains des plus gros producteurs, tels l’Arabie saoudite et la Russie.

Le G20 devrait en particulier appeler à accroître les investissements dans la production et le raffinage, afin de satisfaire le boom de la consommation, mais sans oublier la lutte contre le réchauffement climatique.

“Il s’agit d’un fait et pas d’une affaire de foi… Le lien entre les émissions de gaz à effet de serre et les changements de la température terrestre est dorénavant clairement établi”, a déclaré le directeur général du FMI, Rodrigo Rato.

L’Espagnol a appelé à un nouveau protocole de Kyoto afin de remplacer l’accord actuel de lutte contre l’effet de serre. “Le Fonds jouera son rôle”, a-t-il assuré, jetant cependant le doute sur le récent rapport de Nicholas Stern, ancien économiste en chef de la Banque mondiale, qui prédit que le réchauffement climatique pourrait, selon les pays, amputer de 5 à 20 points de pourcentage leur produit intérieur brut (PIB).

“Si ces chiffres sont confirmés par de plus amples analyses, ils seraient en effet alarmants”, a reconnu M. Rato.

Le G20 Finances représente près de 90% de l’économie de la planète et les deux tiers de sa population. Il rassemble les ministres des Finances, ou leurs adjoints, ainsi que les gouverneurs des banques centrales des pays riches du G7 (USA, France, Japon) aux côtés de certaines économies émergentes comme la Chine et l’Inde.

Le groupement est dit “Finances” pour le distinguer du G20 qui réunit uniquement des pays émergents sur les questions commerciales.

Outre l’énergie, le G20 passera en revue la situation économique internationale: risques inflationnistes et de hausses des taux, politiques de change, et surtout les réformes en cours du FMI et la Banque mondiale. Le forum devrait également appeler à une reprise de négociations sur la libéralisation du commerce mondial.

 18/11/2006 13:39:00 – © 2006 AFP