[19/11/2006 14:44:15] HANOI (AFP) Le sommet annuel de l’Asie-Pacifique s’est achevé dimanche à Hanoï sur un plaidoyer en faveur d’une relance des négociations sur le commerce mondial, affichant une unanimité qui a contrasté avec les difficultés du bloc régional à s’entendre sur le dossier nord-coréen. Les réunions ont été dominées par les deux grandes obsessions des 21 membres du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (Apec): l’abaissement des barrières douanières au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et les menaces posées par l’essai nucléaire nord-coréen du 9 octobre. Conçu à ses origines pour dynamiser les échanges commerciaux, le forum n’a eu aucun problème à se mettre d’accord pour appeler la planète à prendre ses responsabilités en vue d’une relance rapide du cycle de Doha à l’OMC, lancé en 2001. “Nous sommes dans un besoin urgent de sortir de l’impasse et de remettre les négociations sur les rails en vue d’une conclusion sans tarder”, indique le communiqué final. Un échec du cycle entamé dans la capitale du Qatar “serait trop grave pour nos économies et pour le système multilatéral du commerce mondial”. Signe de cette unanimité sans faille, une déclaration séparée sur le sujet avait été publiée dès l’ouverture, samedi, du sommet d’un bloc qui représente la moitié du commerce mondial. “Nous avons souligné l’importance de déployer l’énergie et l’ambition de toute la région pour relancer le cycle de Doha et apporter de la cohérence (…) aux efforts de libéralisation dans la zone Asie-Pacifique”, a expliqué le Premier ministre canadien, Stephen Harper.
La réunion de Hanoi a aussi été l’occasion de la signature d’un accord bilatéral entre Moscou et Washington ouvrant la porte de l’OMC à la Russie, dernière grande puissance économique à ne pas en faire partie. Mais la question nord-coréenne a montré un tout autre visage du bloc, en dépit des efforts constants de Washington pour rapprocher les vues des participants aux négociations à six (Chine, Etats-Unis, Japon, Russie et deux Corées), tous membres de l’Apec à l’exception du régime stalinien. Il aura fallu pas moins de 48 heures aux dirigeants pour s’entendre sur les termes d’un texte sans ambition qui ne figure d’ailleurs pas dans le communiqué final. L’Apec a estimé que les tirs de missiles nord-coréens en juillet et l’essai nucléaire du 9 octobre représentaient clairement “une menace” pour la région, mais ont souligné leur “attachement à un règlement pacifique du problème nord-coréen”. Ils ont aussi insisté sur la nécessité de respecter les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, sans mentionner spécifiquement les sanctions décidées contre Pyongyang. Mais la déclaration n’a été que “verbale”, les Vietnamiens n’ayant pas souhaité pas que le sujet figure dans le communiqué final, selon une diplomate asiatique. Le régime de Hanoï, salué pour ses réussites économiques et le feu vert reçu la semaine dernière pour intégrer l’OMC, est aussi l’un des derniers pays dans le monde à se revendiquer du marxisme-léninisme. Le sommet aura pourtant permis aux principaux acteurs des négociations à six de discuter des gestes qui pourraient être exigés de Pyongyang en préalable à la reprise des discussions. Samedi, la Russie a mis en garde contre les risques d’acculer le régime stalinien par une trop grande fermeté. Selon un responsable américain, la rencontre entre les présidents américain George W. Bush et chinois Hu Jintao, en marge du sommet, a permis de dégager un début de consensus sino-américain en vue de la reprise probable en décembre des pourparlers. Washington, avant le sommet, avait rappelé combien la sécurité était importante dans sa conception de la coopération régionale. Dans sa déclaration finale, l’Apec évoque les efforts pour “démanteler les groupes terroristes transnationaux” et éliminer le danger des armes de destruction massive. Le prochain sommet de l’Apec se tiendra à Sydney. |
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