Le G20 s’engage à investir pour satisfaire le boom énergétique

 
 
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Les ministres australien Peter Costello et sud-africain Trevor Manuel des finances le 19 novembre 2006 à Melbourne (Photo : William West)

[19/11/2006 09:14:59] MELBOURNE (AFP) Les grands argentiers des vingt principales économies mondiales (G20 Finances) ont achevé dimanche leur réunion annuelle sur un engagement à investir dans le raffinage et la production pétrolière pour satisfaire le boom de la consommation énergétique.

Les rues de Melbourne, deuxième ville d’Australie, sont restées calmes pour la conclusion du sommet de deux jours. Des heurts sporadiques avaient provoqué samedi l’hospitalisation d’un policier (pour un poignet cassé) en marge d’une manifestation altermondialiste de deux milliers de personnes.

Dimanche, seules quelques dizaines de militants ont poursuivi les protestations. Pendant ce temps, dans un hôtel de luxe sous haute protection, les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales des 20 diffusaient un communiqué final optimiste sur la croissance mais vigilant sur l’inflation.

“Les perspectives (pour l’économie mondiale) restent positives” mais “maintenir une croissance forte et contenir l’inflation vont rendre nécessaires des ajustements des politiques monétaires et budgétaires et une flexibilité appropriée des taux de change”, avertit le groupe, qui rassemble les pays riches du G7 aux côtés de pays émergents. “Face aux pressions inflationnistes potentielles”, le club des 20 exhorte ses membres à “profiter de la force actuelle de l’économie internationale” pour assainir les politiques budgétaires afin de se préparer à un éventuel retour de tendance.

“Il ne s’agit pas de sonner l’alarme mais le danger est pressant”, a expliqué le directeur du Trésor français, Xavier Musca, se félicitant d’un “accord sur le besoin de profiter des bénéfices exceptionnels (apportés par la croissance) pour réduire la dette de nos pays”. Se saississant du formidable boom de la consommation énergétique, qui devrait bondir de moitié d’ici à 2030, les 20 se sont engagés à “promouvoir les investissements” dans le domaine.

“L’accroissement de l’offre a des difficultés à suivre le rythme”, avertit le G20, qui réunit les principaux consommateurs d’énergie (Etats-Unis, Japon, Europe) mais également certains des plus gros producteurs, comme l’Arabie saoudite et la Russie. “Nous sommes tous d’accord pour accroître les investissements dans le raffinage et la production” pétrolière, a précisé M. Musca.

Selon un document préparatoire au G20, 2.500 milliards de dollars devront être investis dans le domaine. L’appel du G20 est “une avancée majeure”, a estimé le secrétaire australien au Trésor et président de la réunion, Peter Costello. “L’émergence de pays comme la Chine et l’Inde va faire peser une immense pression sur les cours…”, a-t-il rappelé. Le communiqué du G20 appelle en particulier à “de nouvelles réformes dans les subventions énergétiques”. Il ne mentionne en revanche le réchauffement climatique que pour dire que la question a été abordée.

Le sujet, invité surprise d’une réunion normalement largement financière, a suscité des débats houleux, selon les participants. “Certains pays en développement estiment qu’imposer des limites aux émissions (de gaz à effet de serre) mettrait à mal les pauvres”, a admis M. Costello.

Le G20 a par ailleurs appelé à la “reprise rapide des pourparlers” sur la libéralisation des échanges mondiaux, suspendus en juillet par l’Organisation mondiale du commerce (OMC), ainsi qu’à la réalisation d’une “seconde étape” dans les réformes en cours du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM). Les vingt économies ont de plus condamné la récente explosion de la première bombe atomique nord-coréenne mais sans la mentionner dans leur communiqué final.

La prochaine réunion annuelle aura lieu en Afrique du Sud, avant le Brésil en 2008.

 19/11/2006 09:14:59 – © 2006 AFP