[19/11/2006 17:09:20] ALGER (AFP) L’Algérie affiche 45 milliards de dollars d’exportations d’hydrocarbures sur les dix premiers mois de 2006 et anticipe 500 millions USD de surtaxe sur des plus-values pétrolières, a annoncé dimanche le ministre algérien de l’Energie et des mines Chakib Khelil. A partir de 2007, cette surtaxe, introduite en octobre et applicable à partir du 1er août, devait rapporter en année pleine 1 milliard de dollars au trésor algérien, a indiqué le ministre, dans une déclaration à la radio publique algérienne. Selon cette nouvelle disposition votée par le Parlement, les rentrées des compagnies pétrolières exerçant en Algérie seront frappées d’une surtaxe de 5% au minimum et de 50% au maximum lorsque la moyenne arithmétique mensuelle du prix du baril dépasse 30 dollars. Le baril tourne actuellement autour de 60 dollars. M. Khelil a expliqué que cette surtaxe était assimilable à “un redressement fiscal” pour “écrémer” les profits exceptionnels des groupes pétroliers étrangers. Les députés algériens avaient aussi fixé à au moins 51% la part de la société publique Sonatrach dans tous les contrats de recherche, d’exploitation, de raffinage et de transports des hydrocarbures en Algérie avec des partenaires étrangers. “La valeur des exportations de 2000 à fin octobre 2006 a atteint 204 milliards de dollars US, dont 45 milliards de dollars US réalisés au cours des dix premiers mois de l’année 2006”, a déclaré par ailleurs le ministre. “Le volume global des exportations d’hydrocarbures est passé de 124 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) en 2000 à 145 millions de TEP en 2005 reflétant une évolution de 17% durant la période”, a-t-il ajouté. Le ministre algérien a démenti qu’Anadarko, principal opérateur pétrolier américain en Algérie, ait l’intention de se retirer de ce pays. Il a confirmé sa déclaration rapportée par la presse algérienne dimanche, affirmant que “le ministère de l’Energie n’a reçu aucune correspondance annonçant qu’une quelconque entreprise veut quitter l’Algérie”. L’intention d’Anadarko de vendre ses actifs en Algérie pour un montant variant entre 7 et 9 milliards de dollars, afin d’alléger son endettement, après le rachat de deux sociétés aux Etats-Unis, avait été rapportée samedi par un quotidien algérien. La même source indiquait qu’Anadarko était mécontent de la nouvelle législation accordant la majorité à Sonatrach dans tous les contrats avec les groupes étrangers. M. Khelil a expliqué qu’il trouverait “anormal qu’une entreprise qui gagne 3 milliards de dollars par an, quitte le pays de cette manière”. Mais, a-t-il dit, “si Anadarko veut négocier, nous allons négocier”. Il a précisé à la radio, que si le groupe américain voulait se retirer d’Algérie, Sonatrach exercerait automatiquement son droit de préemption sur la totalité ou partie des actifs qu’il mettrait alors en vente. M. Khelil a néanmoins souligné que selon ses informations, le retrait d’Anadarko ne serait pas à l’ordre du jour. Sonatrach avait exercé son droit de préemption sur le gisement de Rhourde El Baghuel (Sahara), lorsque le britanique BP a voulu vendre sa participation de 40% à son partenaire français Elf (actuellement Total). Anadarko produit 450.000 barils de brut par jour en Algérie. Il a découvert depuis 1998 avec Sonatrach plusieurs gisements, et investi quelque 3,7 milliards de dollars depuis le début de son implantation en Algérie en 1991. M. Khelil n’a pas exclu enfin une nouvelle réduction de la production de l’Opep à la mi-décembre, sans en fixer le volume, après celle de 1,2 million de bj décidée à Doha le 20 octobre. “On pourrait décider d’une nouvelle réduction le 15 décembre lors de la réunion d’Abuja pour raffermir encore plus la stabilisation du prix du pétrole les prix”, a-t-il déclaré. Il a estimé que, l’hiver passé, les prix pourraient repartir à la baisse au 2e trimestre 2007, en raison d’un recul de la demande. |
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