[20/11/2006 22:38:39] BRUXELLES (AFP) Le constructeur automobile allemand Volkswagen a exclu lundi de fermer son usine bruxelloise de Forest, mais doit lancer mardi des consultations sur une restructuration du site avec les syndicats, qui jugent possible la perte de plus de 2.000 emplois sur 5.400. Lundi, sous une pluie continue, quelques dizaines de salariés, pour la plupart des syndicalistes, ont battu le pavé devant l’entrée principale de l’usine, dans l’attente d’éventuelles nouvelles. Ils n’ont eu de premiers éléments que tard lundi soir. A l’issue d’une réunion avec des responsables syndicaux partis en Allemagne rencontrer des responsables allemands du groupe, ils ont appris que la production de l’usine pourrait être réduite de façon à supprimer “deux équipes, soit au moins 2.000 personnes”, a indiqué à l’AFP un délégué du syndicat socialiste FGTB, Erik van Tittelboom. Si ces chiffres se confirmaient, “ça veut dire qu’on va avoir une restructuration comme on n’en avait encore jamais eu jusqu’ici”, a ajouté le délégué. Mais ces chiffres restaient incertains lundi soir, et les représentants du personnel ne seront informés clairement des projets de la direction que mardi matin, lors d’un conseil d’entreprise extraordinaire. Dans un bref communiqué lundi, la direction de Volkwagen n’a donné aucun chiffre. Elle a insisté lundi sur le fait qu’une “éventuelle décision” sur un plan de restructuration ne serait prise qu’après une phase d’information et de consultation des travailleurs qui sera déclenchée lors de ce conseil d’entreprise. “Une fermeture de l’usine de Forest n’est pas envisagée”, a-t-elle cependant d’ores et déjà rassuré, écartant le spectre d’un nouveau “Vilvorde”. En 1997, la direction de Renault avait annoncé, dans les salons d’un grand hôtel bruxellois, la fermeture de son usine belge de Vilvorde, dans la banlieue de Bruxelles, et la perte de plus de 3.000 emplois. La mobilisation sans précédent en Belgique et en Europe n’avait pas fait fléchir le patron du groupe français, Louis Schweitzer, qui avait maintenu sa décision de fermer l’usine. Depuis, la “loi Renault” oblige en Belgique les entreprises à consulter leurs salariés avant de décider d’une restructuration. Cette procédure, durant laquelle les syndicats sont invités à présenter des solutions alternatives, n’a cependant que très rarement permis de modifier les plans envisagés. Dans le cadre d’une réorganisation majeure, Volkswagen, confronté à des difficultés économiques, prévoit de supprimer d’ici trois ans 20.000 emplois en Allemagne, soit un cinquième de ses effectifs. Les 5.400 salariés de Forest, qui produisent principalement des Golf, craignent de faire les frais d’une réduction d’effectifs similaire pour les usines hors Allemagne. Depuis vendredi, les salariés de l’usine, premier employeur industriel de la région bruxelloise, refusent de reprendre le travail avant d’avoir pris connaissance des projets du constructeur allemand, qui dispose de deux autres usines en Europe de l’Ouest (Espagne et Portugal). Vendredi, le gouvernement belge a tenté lui aussi d’intervenir pour sauver des emplois. Le Premier ministre a demandé à la direction de Volkswagen de “prendre en considération” les “mérites” de son usine belge et de pas se laisser guider par un “réflexe national”. Lundi, Guy Verhofstadt est revenu à la charge en promettant à la direction de nouvelles réductions de charges dans le secteur automobile, selon la télévision belge RTL-TVI. “En fait, les aspects économiques ne jouent aucun rôle. Chacun essaie de défendre les emplois dans son propre pays”, a cependant déploré le syndicaliste Erik Van Tittelboom. |
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