[21/11/2006 07:49:27] NEW YORK (AFP) Les groupes miniers américains Freeport McMoRan Copper et Gold (FCX) et Phelps Dodge vont fusionner pour donner naissance à un géant minier national et au premier producteur de cuivre du monde, poursuivant le mouvement actuel de consolidation dans cette industrie. Selon les modalités de l’accord dévoilé dimanche, FCX va racheter son concurrent Phelps pour 25,9 milliards de dollars via une transaction en numéraire et en actions. La partie en actions représente une prime de 33% sur le cours de Phelps Dodge vendredi soir à New York, illustrant le pari fait par FCX que les prix du cuivre vont continuer d’évoluer à des niveaux élevés sur fond de forte demande de pays en développement rapide, Chine en tête. L’entité, qui devrait voir le jour après la finalisation du rachat au premier trimestre 2007, “va créer le premier producteur mondial de cuivre coté Bourse”, avec notamment 75 milliards de livres de réserves de cuivre, a indiqué lundi le PDG de FCX Richard Adkerson. “L’ensemble combiné aura une large assise géographique, des réserves significatives et avérées en cuivre, or et molybdène”, résume la maison de courtage UBS dans une note, vantant aussi “des capacités accrues en termes d’exploitation et de liquidités pour pouvoir profiter des opportunités de croissance pour le secteur au niveau mondial”. La future entité représente un bénéfice d’exploitation (EBITDA) annuel de 7,9 milliards et des liquidités disponibles de 6,5 milliards en 2006, selon les calculs des deux groupes. FCX est déjà l’un des premiers producteurs de cuivre et d’or mondiaux, “avec une présence unique et un fort potentiel dans l’exploration”, reconnaît John Tumazos, analyste chez Prudential. Le groupe détient notamment la mine de Grasberg en Papouasie, l’une des plus vastes mines de cuivre et d’or du monde. Phelps Dodge est pour sa part le troisième producteur mondial de cuivre avec des mines aux Etats-Unis, au Chili, au Pérou et bientôt la mine Tenke au Congo. M. Adkerson a insisté sur “les fortes liquidités pour investir dans l’exploration” du futur ensemble, ce qui permettra de réaliser 25% de croissance de la production de cuivre lors des trois prochaines années. La conjoncture est porteuse en raison des besoins de la Chine, premier consommateur mondial de métal, rappelle FCX, quand bien même certains analystes se demandent déjà si un pic n’a pas été atteint, en raison de l’extrême volatilité de ce minerai. Les cours du cuivre à New York ont ainsi atteint un record à 3,80 dollars la livre en mai et ont reflué de 15% entre octobre et novembre, cotant actuellement à 3,05 dollars. Les cours valaient encore 1,50 dollar en novembre 2005. “Les cours du cuivre ont été très faibles dans les années 80, conduisant l’industrie à réduire ses coûts d’exploration au cours de la décennie 90”, a résumé M. Adkerson. “Mais depuis 2000, la Chine se développe à une vitesse faramineuse, rendant les acteurs du secteur minier très optimistes”, a-t-il poursuivi, tout en soulignant le manque actuel de nouvelles mines de cuivre. “Les cours se négocient à des niveaux très élevés grâce à la demande chinoise”, renchérit le PDG de FCX. “Nous ne pouvons prédire l’évolution des cours”, a-t-il nuancé, “mais notre compagnie aura les capacités de gérer une baisse éventuelle des cours”. Victor Lazarovici, analyste de BMO Capital markets, rappelle toutefois que les performances de Phelps et de FCX “sont hautement dépendantes des cours du cuivre et du molybdène, lesquels peuvent être très volatils”. Le secteur du cuivre pourrait également être affecté par un durcissement des législations dans différents pays, lié à une plus grande préoccupation pour l’environnement, ajoute cet analyste. |
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