L’A380 atterrit pour la première fois en Chine, pays cible pour Airbus

 
 
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L’A380 d’Airbus à l’aéroport de Hong Kong dans le cadre de sa tournée mondiale d’essais, le 18 novembre 2006 (Photo : Mike Clarke)

[22/11/2006 09:24:25] PEKIN (AFP) L’A380 d’Airbus, le plus gros avion de ligne de l’histoire de l’aviation, a été reçu avec les honneurs mercredi en Chine, un pays où le trafic aérien a doublé en cinq ans et qui constitue une cible prioritaire pour le constructeur européen.

Retransmission en direct par la télévision centrale, tapis rouge, autorités aéroportuaires qui se sont dit prêtes “à offrir un service de qualité” à l’A380: le décorum était prêt pour cet atterrissage à 13H00 précises (05H00 GMT), à Canton, dans le sud de la Chine.

L’A380 a notamment été accueilli par Liu Shaoyong, le président de la China Southern Airlines, premier client en Chine d’Airbus (100 Airbus sur une flotte de 300) et jusqu’à présent seule compagnie chinoise à avoir passé commande de l’A380.

Seul le temps, très maussade, n’était pas au rendez-vous à l’aéroport international Baiyun, l’un des trois principaux aéroports de Chine continentale choisis par l’Administration générale de l’Aviation civile pour accueillir le mastodonte, avec Pékin et Shanghai.

L’A380, parti mardi de Toulouse, doit d’ailleurs tester également les aéroports de ces deux villes jeudi, avant de redécoller vendredi pour la France, à l’issue de sa mission, la troisième effectuée dans le cadre d’une tournée mondiale de tests avant sa certification prévue en décembre.

Sa campagne d’essais techniques en conditions commerciales, qui devrait aboutir à l’obtention de la certification en décembre, l’a déjà mené à Singapour, à Séoul, Hong Kong et Tokyo. Son ultime vol, entre le 25 et le 30 novembre, doit lui permettre de réaliser un tour du monde via les deux pôles.

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Liu Shaoyong, le président de la China Southern Airlines, le 20 avril 2006 à Hong Kong (Photo : Mike Clarke)

Cette tournée intervient alors qu’Airbus et sa maison mère EADS connaissent des difficultés liées à plusieurs retards du programme de l’A380, dont les premières livraisons étaient initialement prévu pour 2006 et ont été reportées de deux ans.

Le très gros porteur fait l’objet de 149 commandes fermes et 17 intentions d’achat par 16 compagnies aériennes.

Les compagnies de la région Asie-Pacifique représentent près de 30% des commandes fermes (44) et la totalité des intentions d’achat.

En Chine, la China Southern espérait être dotée de l’avion géant avant le boom touristique engendré par les Jeux Olympiques de Pékin de 2008 mais ne devrait pas être livrée avant 2009.

La presse chinoise avait rapporté en octobre que China Southern pourrait obtenir 250 millions de dollars de compensation pour le retard de livraison de cinq A380 commandés, un des plus importants dédommagements acceptés par Airbus.

Loin de se faire l’écho de ces dissensions, Liu Shaoyong a célébré mercredi le “partenariat” entre sa compagnie et Airbus, affirmant qu’il “continuait de se développer” et que China Southern “était fière d’être le premier client de l’A380 en Chine”.

Pour Airbus, la Chine et ses compagnies aériennes, dont les flottes pourraient quadrupler en vingt ans, revêtent une importance particulière, fortement mise en relief par sa décision d’y implanter sa première chaîne d’assemblage hors d’Europe, pour l’A320.

Le constructeur aéronautique mise sur cette implantation, à Tianjin (est de Pékin) pour rattraper son rival américain Boeing, qui occupe les deux tiers du marché. Airbus vise les 50% d’ici à 2013.

“Il est clair que fabriquer des avions en Chine fera que les Chinois auront une incitation plus grande à les acheter”, soulignait en octobre Louis Gallois, le président d’Airbus, juste après avoir remporté une commande de 150 modèles A320, portant le total des commandes chinoises en un an à 300.

 22/11/2006 09:24:25 – © 2006 AFP