[22/11/2006 08:37:21] PARIS (AFP) Des golfs nichés entre mer et montagne à l’île Maurice, au milieu de paysages sauvages, surplombés par les cimes enneigées de l’Atlas au Maroc ou s’étalant entre brousse et désert comme au Sénégal: les tour-opérateurs rivalisent d’offres pour séduire le golfeur globe-trotteur. Le marché en France a connu un essor fulgurant: le nombre de golfeurs licenciés a presque doublé en dix ans, passant à près de 370.000 en 2005, pour un nombre total de pratiquants estimé à 600.000. Le nombre de parcours a plus que triplé depuis 1980 pour atteindre aujourd’hui 537. Pour les professionnels, les golfeurs sont une cible en or: 21,4% d’entre eux ont un revenu annuel supérieur à 60.000 euros. D’où la présence de nombreux tour-opérateurs au premier Salon du Golf en France, organisé du 17 au 19 mars 2007 à la Porte de Versailles à Paris (XVe). Si pour certains voyagistes, le tourisme du golf n’est qu’une “niche” réservée à une clientèle d’initiés, d’autres le considèrent comme un produit à part entière. “Notre clientèle de golf se développe de plus en plus”, s’enthousiasme Marie-Christine Chaubet, présidente du tour-opérateur Fram, qui sort en janvier une brochure spécifique offrant des forfaits golf incluant le green-fee. “Le golf est un sport qui se démocratise, et n’est plus réservé à une élite”, affirme Jean-Marc Chaudru, le “Monsieur golf” de Fram, dont les hôtels ont noué de nombreux partenariats avec des clubs de golfs. Première destination des golfeurs, le Maroc, “où l’on peut jouer toute l’année”, avec au programme un circuit “golfs et riads” (Fès, Meknès, Rabat). D’autres circuits permettent de jouer sur quatre golfs en République dominicaine ou deux en Egypte. Le groupe de loisirs Pierre et Vacances qui dispose d’un hôtel doté de deux parcours de 18 trous près de Toulouse, entend lui aussi exploiter le filon. “Les golfeurs ont un pouvoir d’achat intéressant”, explique Jacques Charles, directeur des opérations hôtelières. L’hiver dernier, la clientèle en provenance de Scandinavie a fait grimper le chiffre d’affaires de l’hôtel Latitudes qui domine le golf de l’Esterel à Saint-Raphaël (Var) sur la Côte d’Azur. “En hiver, les Scandinaves ont deux mètres de neige chez eux. A peine débarqués de l’avion, ils se mettent en tenue pour jouer. La France, c’est le paradis pour eux”, dit M. Charles. Quant aux touristes français, ils sont nombreux à avoir eu leur premier contact avec la petite balle blanche à l’étranger, dans un village du Club Med au Maroc, au Portugal, voire au Japon. “Si le golf compte de plus en plus d’adeptes, nous y sommes peut-être pour quelque chose”, fait-on valoir au Club Med. “Le tourisme du golf est une toute petite niche au potentiel gigantesque”, commente Daniel Rémiot, créateur en 1993 de Greens du Monde, numéro un de la dizaine de tour-opérateurs spécialisés dans le golf en France. Le voyagiste, dont l’activité progresse de 15 à 20% chaque année, compte 5.000 clients par an, dont 1.000 touristes étrangers, surtout d’Europe du Nord, qui optent pour des parcours en France. Mais la France peine à devenir une destination golfique, car elle “souffre d’un déficit d’image par rapport à des pays comme l’Angleterre, l’Ecosse, l’Espagne ou le Portugal”, explique Franck Paillard de Maison de la France, chargé de la promotion de l’Hexagone à l’étranger. Selon lui, “il y a tellement de choses à découvrir en France que les touristes ne viennent pas forcément pour le golf, mais rien ne les empêche de taper des balles”. |
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