[22/11/2006 10:01:23] TOKYO (AFP) Deuxième puissance économique mondiale, le Japon a battu en novembre son record d’expansion depuis 1945, après 58 mois consécutifs de croissance, selon le rapport économique mensuel publié mercredi par le gouvernement. Cette durée dépasse d’un mois celle du fameux “Boom Izanagi” entre novembre 1965 et juillet 1970. Cette période –baptisée d’après le nom d’un des dieux à l’origine de la création du Japon, selon la religion shintoïste– constituait jusqu’à présent la plus longue phase d’expansion économique de l’Archipel depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le rythme modéré de la croissance actuelle est toutefois sans comparaison possible avec celui, effréné, du “boom Izanagi” qui avait hissé le Japon au rang de deuxième économie mondiale à partir de 1968. En effet, entre 1965 et 1970, l’économie nippone avait progressé au rythme moyen de 11,5% par an grâce à un boom des achats d’automobiles, de téléviseurs couleurs ou d’appareils à air conditionné par les ménages. A titre de comparaison, le produit intérieur brut (PIB) japonais n’a augmenté en 2005 que de 2,7% par rapport à 2004, principalement tiré par le commerce extérieur et les investissements en capital des entreprises, alors que la consommation des ménages reste pour le moment très frileuse. “L’économie se redresse”, s’est félicité le gouvernement dans son rapport de novembre, employant cette expression pour le dixième mois d’affilée. Mais il a introduit un bémol par rapport au rapport d’octobre en reconnaissant que cette expansion s’accompagne d”‘une certaine faiblesse de la consommation”. L’exécutif prend acte de la poursuite de la croissance économique pour le 58e mois consécutif (depuis février 2002). Il n’a toutefois fourni aucune estimation chiffrée de cette croissance. “Les bénéfices des entreprises progressent et les investissements augmentent. La situation de l’emploi s’améliore largement, même si certains aspects négatifs demeurent”, note-t-il. Ce rapport mensuel est rédigé par un groupe d’experts rattaché au gouvernement. Ces experts ont pour mission de déterminer l’étendue réelle d’une période d’expansion économique, au-delà des seuls chiffres du PIB qui peuvent épisodiquement reculer sur un trimestre. Au troisième trimestre 2006, le PIB du Japon a augmenté de 0,5% par rapport au trimestre précédent et de 2,0% en rythme annuel, porté par la vigueur des exportations et des investissements des entreprises. Les exportations nettes ont ainsi augmenté de 2,7% par rapport au deuxième trimestre. Quant aux investissements en capital du secteur privé, ils ont bondi de 2,9%. Mais la consommation des ménages a diminué de 0,8%. Les économistes expliquent généralement la faiblesse actuelle de la consommation au Japon par la longue phase de déflation (plus de sept ans) qui a plombé l’économie nippone à partir de l’été 1998. Ce phénomène a provoqué une baisse générale des salaires dont les Japonais ne se sont pas encore remis, même si le taux de chômage est redevenu relativement bas (4,2% en septembre). Sans oublier le déclin démographique dans l’Archipel, dont la population vieillit et fait de moins en moins d’enfants. “Nous espérons qu’avec l’amélioration de la situation de l’emploi et la hausse des revenus qui devrait en découler, la consommation va redémarrer”, souhaite le rapport gouvernemental. |
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