Bruxelles veut renforcer la zone euro pour améliorer la croissance

 
 
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Le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Joaquin Almunia, le 6 novembre 2006 à Bruxelles (Photo : John Thys)

[22/11/2006 14:02:54] BRUXELLES (AFP) Le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Joaquin Almunia a appelé mercredi les douze pays de la zone euro à renforcer leur coopération en matière de politique économique et à accélérer les réformes pour améliorer la croissance économique.

Le “Bilan de l’économie européenne en 2006”, publié par la Commission à Bruxelles, souligne que “la zone euro n’a pas su atteindre, de façon soutenue, des taux de croissance et d’emploi élevés”.

Présentant ce rapport lors d’une conférence de presse, M. Almunia a mis l’accent sur la nécessité de “renforcer la coordination des politiques économiques au sein de la zone euro”, pour pallier les “divergences persistantes de croissance, d’inflation et de compétitivité entre les pays”.

Le Bilan souligne en effet “l’interdépendance” croissante des économies européennes depuis l’Union économique et monétaire et s’inquiète du manque de coordination interétatique.

On peut se “demander si les membres (de la zone euro) ont pleinement intégré dans leur politique économique les implications de l’appartenance à une union monétaire”.

“Si elles devaient aboutir à des tensions (…), ces divergences pourraient affaiblir la cohésion dans la zone euro, compliquer la coordination politique et la politique monétaire commune”, lit-on dans le rapport.

“Ces divergences n’entraînent pas d’instabilité pour le système” pour l’instant, a tempéré M. Almunia.

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Les pays de la zone euro

Le président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, qui s’exprimait au même moment devant le parlement européen, s’est également inquiété de la cohésion de la zone euro à l’avenir en raison de ces divergences.

Les divergences de croissance et d’inflation sont “potentiellement un problème pour la cohésion de la zone euro, si elles venaient à s’accroître”, a-t-il déclaré devant la commission des affaires économiques et monétaires du parlement.

Pour renforcer la coopération entre les Etats, M. Almunia a évoqué la possibilité de donner à l’eurogroupe “un caractère institutionnel et pas seulement informel”, comme actuellement. L’eurogroupe rassemble les ministres des Finances des 12, qui se réunissent une fois par mois.

“Il faudra avoir des discussions approfondies lors de l’élaboration des budgets et sur les principales réformes structurelles à réaliser”, a-t-il aussi indiqué.

M. Almunia a par ailleurs jugé nécessaire d'”améliorer le dialogue des différentes institutions avec la Banque centrale européenne” (BCE), tout en respectant scrupuleusement son indépendance.

Il existe un débat récurrent en Europe sur la politique monétaire menée par la BCE, plusieurs pays lui reprochant de ne pas tenir assez compte de la conjoncture économique dans ses décisions de relèvement des taux d’intérêt.

Le commissaire Almunia a aussi, comme à l’habitude, rappelé les priorités de la stratégie de Lisbonne, demandant aux gouvernements européens d’accélerer les réformes structurelles et de consolider leurs finances publiques.

Les Etats membres doivent “consolider leurs finances publiques” grâce à “des politiques budgétaires plus prudentes”, rendre “plus flexibles” les marchés des biens et des services et “accélérer l’intégration des marchés financiers”, explique le rapport.

Le Bilan 2006 s’intéresse aussi aux partenaires sociaux, qui devraient être mieux intégrés dans les négociations salariales pour faire preuve de davantage de responsabilité.

Enfin l’exécutif européen aimerait “convaincre les citoyens” des bienfaits de l’euro.

“Une gestion intelligente de l’union économique et monétaire par les décideurs politiques ne suffit pas si le citoyen n’est pas convaincu”, constate le rapport.

 22/11/2006 14:02:54 – © 2006 AFP