Congrès de l’UTICA : Ben Ali annonce des mesures pour accélérer la croissance…

 
 

utica221106200.jpgDe simple phénomène
«total», l’investissement tunisien à l’étranger est élevé au rang d’option
stratégique bénéficiant d’un appui conséquent.
 

Cela va sans dire, mais cela va mieux en le disant. On le savait depuis que
la Tunisie a fait en 1995 le choix de s’engager dans une zone de
libre-échange, d’abord avec l’Union européenne, puis, plus tard, avec
d’autres espaces économiques et pays ; mais le président Ben Ali l’a
rappelé, du haut de la tribune du 14ème congrès de l’Union
Tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (UTICA) :
l’ouverture de l’économie nationale est un processus certes progressif, mais
également irréversible et il sera un jour total.

De ce fait, la Tunisie va, durant le XIème Plan de développement (2007-2001)
aller «de l’avant dans la libéralisation des transactions avec l’étranger en
vue de consolider la compétitivité du pays, en continuant d’alléger la
protection économique, en réduisant les taxes douanières sur nos
importations en provenance de pays situés hors de la zone de l’Union
européenne».

Le chef de l’Etat n’a donc pas caché aux chefs d’entreprise ce qu’ils sont
tenus de faire au cours de la période à venir –qui «constitue une étape
délicate» : il leur faudra «prendre en considération les effets des
mutations précédentes, et de saisir les exigences de la période à venir,
pour parvenir à réaliser les meilleurs résultats économiques et atteindre
les plus hauts indicateurs de développement». D’autant que, pour leur
permettre de bien s’acquitter de cette tâche, les pouvoirs publics vont
œuvrer, ainsi que l’a annoncé le chef de l’Etat, à «l’approfondissement des
réformes et leur accélération dans les différents secteurs», et, de ce fait,
«à l’amélioration du climat des affaires et de l’investissement». Tout cela
dans le but «d’élever, sans retard, la compétitivité des entreprises au
niveau souhaité, et de les aider à rationaliser la gestion de leurs
affaires, tout particulièrement aux niveaux de l’organisation, de
l’encadrement, de la qualité, des coûts et de la maîtrise des technologies
modernes de production».

Tout faire pour accélérer le rythme de la croissance économique durant le
onzième plan : tel est le souci majeur qui transparaît du discours du chef
de l’Etat ; qui a aussi confirmé une des options fondamentales de la Tunisie
qui fait de l’exportation le moteur de sa croissance. Aussi, le chef de
l’Etat a annoncé l’octroi de nouveaux avantages et facilités à
l’investissement tunisien à l’étranger –considéré comme un moyen, peut-être
le plus efficient, de développer les exportations du pays.

Ainsi, pour «consolider la présence de l’entreprise tunisienne à l’étranger
et de promouvoir sa position dans les différents marchés internationaux», il
sera procédé, ainsi que l’a annoncé le président Ben Ali aux congressistes,
au relèvement des «plafonds annuels non soumis à autorisation, au titre de
l’investissement à l’étranger, de 300.000 dinars à un million de dinars, et
à trois millions de dinars pour les entreprises exportatrices qui financent
leurs investissements au moyen des ressources d’exportation logées dans
leurs comptes professionnels».

Même les entreprises non exportatrices profiteront de ces mesures
puisqu’elles pourront désormais investir jusqu’à 500.000 dinars –contre
100.000 dinars actuellement-, et même plus «au cas où l’investissement
dépasserait ces plafonds»-, mais les autorités se réservent de procéder
alors à une étude au cas par cas.

De même, on devrait aussi voir les banques s’impliquer dorénavant dans le
soutien à cette catégorie d’investisseurs, puisque le chef de l’Etat les a
incités «à suivre l’évolution des entreprises tunisiennes et à les encadrer,
tout particulièrement au cours de leurs premières années d’installation à
l’étranger». Donc, de simple phénomène «total», l’investissement tunisien à
l’étranger est élevé au rang d’option stratégique bénéficiant d’un appui
conséquent.

L’effort en vue d’améliorer le climat des affaires profitera également aux
investisseurs étrangers qui ne seront plus soumis à l’autorisation de change
«au titre de la souscription à la majoration du capital des entreprises
établies en Tunisie, au-delà des droits préférentiels de souscription dans
les secteurs couverts par les codes d’investissement». De surcroît, ces
investisseurs auront, lorsqu’ils participent à plus de 50% au capital
d’entreprises résidentes, «la liberté de gérer les comptes de ces
entreprises, et d’élargir les possibilités d’emprunt à court terme, en
dinars ou en devises étrangères, au profit des entreprises non résidentes,
afin de financer le cycle d’exploitation à travers l’achat de produits
locaux».