Lors
d’une conférence de presse tenue hier de la STEG, le PDG de la Société
tunisienne d’électricité et du gaz, a passé en revue la problématique
énergétique dans le monde, suite à la flambée des prix des hydrocarbures au
cours des dernières années, avec des conséquences sur l’économie de
plusieurs pays.
Au
prime abord, M. Ben Arfa rappelle que «les prix du pétrole ont plus que
triplé en 4 ans, de même que ceux des produits associés tels que le fuel et
le gaz naturel. Cette flambée est d’autant plus inquiétante que les
pronostics les plus optimistes ne permettent pas de prévoir une amélioration
sensible de la situation à moyen et à long terme. Toutes les études se
rejoignent sur une conclusion : le 21ème siècle sera caractérisé
par des prix élevés des hydrocarbures».
D’où une prise de conscience, au niveau mondial, de la nécessité de réduire
la dépendance par rapport aux hydrocarbures et à un retour en force vers des
solutions hier mises en veilleuse, parce qu’elles faisaient peur, ce qui
fait que l’énergie nucléaire est de nouveau au devant de la scène… à cause
des risques d’une dépendance vis-à-vis des combustibles fossiles.
Parmi les pays ayant décidé de s’engager dans le nucléaire, il y a le Japon
qui a planifié de mettre en service 10 nouveaux réacteurs d’ici 2014, ce qui
porterait la part de sa production d’électricité nucléaire à 40% à cet
horizon ; la Chine compte installer 10.000 MW supplémentaires à l’horizon
2020, soit 6 fois la capacité nucléaire actuellement installée dans ce
pays ; l’Inde a l’intention de multiplier sa capacité nucléaire par 10 à
l’horizon 2022 ; le Canada vient de remettre en service 4 réacteurs qui
étaient à l’arrêt depuis quelques années. Viennent ensuite l’Egypte, le
Maroc et la Turquie qui se préparent à l’introduction de l’électronucléaire
dans leur parc de production…
Le
graphique ci-dessus retrace l’évolution passée et présente de la filière
électronucléaire dans le monde, de même que les prévisions pour les
prochaines années. Trois périodes distinctes se dégagent de la courbe : la
première période, allant des années 60 aux années 80, est marquée par une
évolution importante de la puissance du nucléaire. Elle est suivie d’une
stagnation durant la période fin 80/90, successive à l’incident de
Tchernobyl et à la baisse des prix du baril. Avec la reprise de confiance
vis-à-vis de la technologie nucléaire et la récente flambée des prix du
pétrole, une nette reprise est amorcée durant les dernières années qui
devrait se poursuivre à un rythme élevé pour les prochaines décennies.
Tout ceci montre si besoin est que la Tunisie ne doit pas avoir de s’engager
dans la course vers cette énergie qui, après tout, a plus d’avantages que
d’inconvénients, du point de vue économique, environnementale,
compétitivité, etc.
(Prochain article : L’option nucléaire pour la Tunisie).