[24/11/2006 19:22:21] PARIS (AFP) Le groupe pétrolier italien Eni n’a pas de projet d’OPA sur le parapétrolier français Technip, comme l’évoquait la presse, alors que les exécutifs italiens et français ont évoqué le projet au sommet de à Lucques (Toscane) et que l’action Technip a terminé en forte hausse vendredi. “Aucune OPA n’est à l’étude vis-à-vis de la société Technip” a affirmé le groupe énergétique italien dans un communiqué, vendredi soir. L’Autorité des marchés financiers (AMF), le régulateur boursier français, avait demandé à Eni de déclarer s’il comptait lancer une OPA, avait-on appris de source proche du dossier dans la journée. Depuis le mois de septembre, le règlement de l’AMF a été modifié pour l’autoriser à demander des explications en cas de rumeurs d’OPA, sur le modèle de la règlementation britannique dite que “put up or shut up” (déclare-toi ou tais-toi) qui empêche une entreprise démentant préparer une OPA d’en lancer une dans les six mois qui suivent. Les quotidiens Les Echos et La Tribune ont affirmé vendredi que Eni ou sa filiale Saipem prépareraient une offre sur le groupe Technip, citant des sources proches du dossier. Technip a affirmé vendredi qu’il n’y avait “eu aucun contact avec Eni ou sa filiale Saipem”, et déclarait avoir été interrogé par le gouvernement à ce sujet. A la Bourse de Paris, le titre de Technip a très fortement progressé sur la base des informations publiées dans la presse. L’action avait bondi de plus de 10% à l’ouverture et a clôturé en hausse de 7,63% à 55,70 euros.
A la Bourse de Milan, l’action Eni a terminé en baisse de 0,36% à 24,65 euros tandis que Saipem a reculé de 0,31% à 19,10 euros. La rumeur d’une éventuelle offre d’Eni sur Technip agitait les salles de marchés financiers depuis longtemps mais, selon un analyste, cela semblait “sérieux”. Technip, fragilisé par l’incertitude sur le nom du successeur de son PDG, des comptes vacillants, un actionnariat dispersé et un cours de Bourse sous-valorisé, apparaît comme la proie idéale pour une OPA. Son cours de Bourse est légèrement sous-valorisé par rapport au secteur. Sa capitalisation boursière s’élève à environ 5,8 milliards d’euros. La CGT a critiqué vendredi le ministère de l’Industrie qui, selon le syndicat, “est resté sourd” à sa demande “de constitution d’un pacte d’actionnaires” stables, “seule garantie contre les opérations d’OPA”. Ce pacte aurait pu comprendre notamment Total, GDF et l’IFP” (Institut Français du Pétrole), estime le syndicat. Le dossier a été évoqué vendredi lors du sommet franco-italien de Lucques, d’autant qu’Eni est contrôlé encore à 30% par l’Etat italien. Un tel rapprochement aurait constitué la deuxième marque d’intérêt d’un groupe énergétique italien, en partie contrôlé par l’Etat, après l’affaire Enel Suez. Les convoitises d’Enel sur Suez, avait poussé le gouvernement à annoncer à la hâte le mariage entre Suez et Gaz de France en février. Le ministre de l’industrie, François Loos, présent au sommet, avait déclaré être “attentif” au sujet, tandis que son homologue italien Pier Luigi Bersani avait déclaré qu’il n’y avait pas “d’initiatives hostiles”, mais qu’un rapprochement pourrait être profitable. “Je vois des entreprises qui, si elles collaboraient, pourraient avoir un rôle mondial”, avait-t-il affirmé. |
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