Le Brésil doit maîtriser ses dépenses publiques pour accélérer sa croissance

 
 
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Le président de la banque centrale du Brésil Henrique Meirelles présente des résultats économiques, à Sao Paulo, le 26 mai 2006 (Photo : Mauricio Lima)

[24/11/2006 15:56:16] RIO DE JANEIRO (AFP) Le Brésil doit contenir la hausse des dépenses publiques et encourager l’innovation des entreprises afin de favoriser une accélération de sa croissance économique, selon une étude de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

L’OCDE souligne que le Brésil a accompli des “progrès considérables” en matière de stabilité macroéconomique, mais que sa croissance, qui ne dépasse pas 2,5% par an en moyenne depuis 1995, doit s’accélérer afin de combler l’écart de revenu avec les pays industrialisés de l’OCDE.

Le chef de sous-division pour l’Amérique du Sud du département économique de l’OCDE, Luiz de Mello, a souligné dans une conférence de presse à Rio qu”‘il n’y avait pas de chiffre magique pour le taux de croissance”.

“Si le Brésil veut augmenter son niveau de revenu au cours des 25 prochaines années, ce taux devra augmenter mais il n’y a pas prescription de chiffre. Il doit s’inscrire dans l’équilibre macroéconomique général”, a-t-il ajouté.

L’OCDE estime également que les fortes inégalités sociales sont en recul grâce aux programmes d’assistance comme Bourse-famille.

Pour l’OCDE, trois conditions sont nécessaires pour favoriser une accélération de la croissance : consolidation macroéconomique, développement de l’innovation dans les entreprises et augmentation du travail déclaré.

“Des mesures vont devoir être prises pour mettre un terme à l’augmentation des dépenses courantes, notamment au titre des retraites, afin d’ouvrir la voie à un allégement de la charge fiscale une fois que la dette aura été durablement réduite en proportion du PIB”, souligne l’OCDE.

Une réduction durable de l’endettement public, qui représente encore environ 50% du PIB, “centrée sur la maîtrise des dépenses courantes (…) faciliterait une accélération de la baisse des taux d’intérêt et permettrait de canaliser l’épargne intérieure vers des investissements stimulant la croissance”, poursuit l’OCDE.

L’organisation engage le Brésil à réformer son système de retraites, le régime du secteur privé connaissant un déficit croissant.

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La bourse de Sao Paulo, le 1er février 2006 (Photo : Mauricio Lima)

Elle recommande de faire disparaître le lien automatique entre salaire minimum et pension minimum, tout en maintenant le pouvoir d’achat des retraites minimum, d’introduire un âge minimum de départ à la retraite et d’étendre progressivement la période minimale de contribution au-delà de 15 ans.

“Mais le système des retraites ne peut pas être vu du seul point de vue budgétaire, il faut tenir compte du social. Le grand défi consiste à trouver une couverture efficace sans compromettre le développement durable. C’est une préoccupation du gouvernement qui est actuellement à l’écoute des suggestions de plusieurs secteurs”, a dit Bernard Appy, secrétaire exécutif du ministère des Finances.

Selon l’OCDE, le Brésil devrait désormais viser un équilibre nominal des finances publiques, après avoir réussi à dégager un excédent budgétaire primaire (avant charge de la dette) durant plusieurs années supérieur à 4,25% du PIB.

Afin de développer l’innovation des entreprises, l’OCDE prône une hausse des dépenses en recherche et développement qui ne représentent que 1% du PIB, moitié moins que la moyenne de l’OCDE, une réduction des droits de douane sur les équipements les plus modernes et des mesures fiscales d’incitation.

L’OCDE met aussi l’accent sur la lutte contre le travail dans le “secteur informel”, dans un pays où plus de 50% de la main d’oeuvre n’est pas déclarée, et contre l’évasion fiscale qui en résulte.

La législation du travail n’apparaissant pas “excessivement contraignante”, l’OCDE suggère notamment de diminuer les charges sociales sur les bas salaires et de développer la formation professionnelle.

 24/11/2006 15:56:16 – © 2006 AFP