Gaz : Gazprom continue son offensive en Europe en lançant sa filiale française

 
 
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Le logo de Gazprom, sur un immeuble de Moscou, le 1er juillet 2006 (Photo : Alexander Nemenov)

[24/11/2006 18:34:57] PARIS (AFP) Le géant gazier russe Gazprom, qui veut renforcer son rôle de fournisseur de premier rang en Europe, a lancé officiellement vendredi sa filiale française de vente directe de gaz, pour conquérir de nouveaux clients industriels français.

Un an après avoir obtenu l’autorisation de vendre du gaz naturel en France, le vice-président de Gazprom, Alexander Medvedev, est venu à Paris présenter les ambitions du groupe russe sur le marché français, qualifié de “stratégique”.

Gazprom, qui ne veut pas dépendre seulement de Gaz de France, à qui il fournit 20% de son gaz, a commencé en octobre à vendre directement du gaz aux industriels et aux entreprises commerciales de grande ou moyenne taille.

Sa filiale française, Gazprom Marketing and Trading France, aurait déjà conquis une dizaine de clients. Le groupe, qui en a déjà “plus de 1.000 en Grande-Bretagne”, vise “1.000 clients en France” dans les 5 ans, a expliqué M. Medvedev.

“Pour les 3 années à venir, nous envisageons d’atteindre 2 milliards de m3 de gaz” vendus en France, a-t-il ajouté.

M. Medvedev a mis en avant le fait que son groupe non seulement “avait du gaz”, mais qu’il disposait en plus “d’une infrastructure de transport qui nous permet d’acheminer ce gaz à la frontière de nos principaux clients”.

“Nous espérons grandir prochainement”, a indiqué le président de la filiale française Iouri Virobian.

Gazprom, qui espère des pouvoirs publics et de l’Union européenne des conditions plus favorables pour les nouveaux entrants dans le marché du gaz, souhaite par ailleurs renforcer ses capacités de stockage en France, comme il a commencé à le faire en “Autriche, au Royaume-Uni et en Belgique”, a indiqué M. Medvedev.

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Le PDG de Gazprom Alexei Miller au siège du groupe à Moscou, le 30 juin 2006 (Photo : Denis Sinyakov)

Il pourrait s’agir notamment de développer un projet commun avec Gaz de France, avec qui le géant gazier semi-public devrait annoncer très prochainement le renouvellement de son contrat d’approvisionnement.

M. Medvedev, qui devait rencontrer des membres de la direction de GDF vendredi, a annoncé que les deux groupes étaient “tout proches d’un accord” et que les discussions se trouvaient “à un stade avancé”.

Cet accord devrait garantir “les approvisionnements russes dans la durée, au moins jusque dans les années 2030”, avait affirmé le 16 novembre le PDG de GDF, Jean-François Cirelli.

Le contrat devrait comprendre outre la “prolongation” des contrats d’approvisionnement avec Gaz de France, qui courent jusqu’en 2012, “d’autres formes de coopération”, selon M. Medvedev.

Fournisseur indispensable des Européens, auxquels il livre 26% de leur consommation de gaz, le groupe russe a déjà annoncé à la mi-novembre un accord avec son homologue italien Eni, précédente étape de son offensive européenne.

Gazprom va pouvoir vendre directement son gaz en Italie à partir de 2007, pour un volume de 3 milliards de m3 à partir de 2010. En contrepartie, le russe a prolongé son contrat de fourniture de gaz à Eni jusqu’à 2035.

Avec le lancement de sa filiale française, Gazprom fait un pas de plus dans sa conquête du marché européen, sur lequel il veut vendre son gaz directement au consommateur final, sans s’arrêter aux frontières.

M. Medvedev a cependant écarté pour l’instant l’idée de “travailler dans le commerce de détail”, pour la vente de gaz aux particuliers en France.

“Mais ce sont des possibilités que nous allons étudier à l’avenir lorsque nous connaîtrons un peu mieux le marché français et que nous y jouerons un rôle plus important”, a-t-il dit.

 24/11/2006 18:34:57 – © 2006 AFP