[25/11/2006 11:30:56] PARIS (AFP) La Bourse de Paris, affectée par la montée de l’euro, pourrait continuer à pâtir de prises de bénéfices la semaine prochaine, alors que les investisseurs attendent une série de statistiques qui les renseigneront sur la gravité du ralentissement de la croissance aux Etats-Unis. Le CAC 40 a cédé 0,92% au cours de la semaine écoulée, pour terminer à 5.389,46 points. Le principal indice de la place parisienne a ramené sa progression depuis le début de l’année à 14,3%, contre 16,9% au milieu du mois, quand le CAC évoluait à son meilleur niveau depuis juin 2001. “Les Bourses européennes ont mal réagi à la montée de l’euro” sur le marché des changes, qui risque de freiner les exportations des entreprises du Vieux continent, ont expliqué les économistes du Crédit Agricole. Or pour Marc Touati, économiste chez Natixis, “il est malheureusement clair que l’euro va rester cher dans les trois mois à venir, c’est-à-dire autour des 1,30 dollar”, une mauvaise nouvelle pour les marchés actions. Les places européennes ont également souffert de prises de bénéfices après leurs récents sommets, privées de facteurs de soutien en l’absence d’annonces majeures des entreprises et victimes d’une baisse des volumes d’échanges en raison de la fête de Thanksgiving aux Etats-Unis. Par ailleurs, le groupe bancaire Crédit Agricole a bouclé mercredi la saison des résultats trimestriels du CAC 40 sur une note décevante. La banque verte a été sanctionnée après avoir réalisé une performance moins bonne qu’attendu par les analystes au troisième trimestre, et son action a signé la plus forte baisse des valeurs vedettes françaises sur l’ensemble de la semaine avec une chute de 6,91%. En l’absence d’autres bilans d’entreprises à l’agenda, les opérateurs se concentreront sur une série de statistiques macroéconomiques aux Etats-Unis, alors que les économistes s’interrogent toujours sur l’ampleur du ralentissement en cours de la croissance américaine. “Après une croissance de près de 4,5% en 2005, le PIB américain pourrait progresser de 3,5% environ cette année, puis ralentir encore à près de 2,5% l’an prochain”, estime Valérie Plagnol, stratégiste au CM-CIC. Mais malgré ce ralentissement significatif de la croissance, il semble prématuré de tabler sur une baisse rapide des taux d’intérêts aux Etats-Unis, prévient-elle. En effet, “la production industrielle comme le taux élevé d’utilisation des capacités de production inquiètent la Réserve Fédérale (Fed), alors que les coûts salariaux progressent et que les gains de productivité ralentissent”. Parmi les chiffres américains attendus la semaine prochaine figurent les ventes de logements anciens en octobre et l’indice de confiance des consommateurs de l’institut Conference Board (mardi), les ventes de logements neufs et le Livre beige de la Fed (mercredi), avant les revenus et dépenses des ménages en octobre (jeudi) et l’indice ISM manufacturier (vendredi). Par ailleurs, les opérateurs attendent des nouvelles du groupe aéronautique EADS, qui peine à sortir de la crise. Un conseil d’administration qui devait être consacré au lancement du nouveau moyen courrier d’Airbus, l’A350 XWB, a été repoussé en fin de semaine prochaine, alors qu’aucun consensus n’a semble-t-il été dégagé sur l’épineuse question de son financement (9 à 10 milliards d’euros). Enfin, la principale opération financière de l’année à Paris, le placement d’actions de la nouvelle banque d’investissement Natixis pour 5,3 milliards d’euros vient de démarrer et s’achèvera le 5 décembre. Son déroulement constituera un nouveau test de l’engouement des Français pour la Bourse, après les souscriptions records engendrées par les entrées en Bourse d’EDF et GDF l’an dernier. |
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