BCE : léger ralentissement de la croissance des crédits en zone euro

 
 
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Le siège de la Banque centrale européenne à Francfort en 2005 (Photo : John MacDougall)

[28/11/2006 10:08:45] FRANCFORT (AFP) La croissance des crédits au secteur privé en zone euro a contrairement aux attentes très légèrement ralenti en octobre, selon des chiffres provisoires publiés mardi par la Banque centrale européenne (BCE).

La hausse des crédits au secteur privé en zone euro s’est élevée à 11,2% sur un an, contre 11,4% le mois d’avant. Les analystes interrogés par l’agence de presse financière AFX News misaient dans leur consensus sur une hausse de 11,4%.

L’ascension quasi-irrésistible des crédits au secteur privé depuis de longs mois, et ses retombées inflationnistes à long terme, est l’une des raisons invoquées par la BCE pour justifier ses remontées successives des taux d’intérêt directeurs depuis décembre 2005.

Les gardiens de l’euro soulignent à l’envi leur crainte concernant une surchauffe des prix dans le secteur de l’immobilier, et le président de la BCE Jean-Claude Trichet avait plus d’une fois fait état de situations “anormales” sur ce marché dans certains pays de la zone euro. Les prix ont particulièrement grimpé en Espagne et en Irlande.

Les crédits immobiliers ont toujours augmenté en octobre, mais moins fortement: +10,4% sur un an, contre 11% le mois précédent, selon un communiqué de la BCE.

Autre surprise, cette fois en provenance de l’indicateur avancé d’inflation M3: la masse monétaire a augmenté de 8,5% en octobre sur un an, une croissance inchangée comparé à septembre. La performance est plus satisfaisante que prévu, les analystes avaient parié dans leur consensus sur une nouvelle accélération à +8,9%.

Sur la période août-octobre, considérée comme plus significative car elle permet de lisser les fluctuations, la hausse de l’agrégat monétaire a augmenté à 8,4% sur un an, légèrement moins que prévu, contre 8,2% en juillet-septembre.

M3 continue à croître largement au dessus de son objectif à moyen terme, à savoir une croissance de 4,5% en moyenne sur un an.

Ces statistiques ne vont certainement pas remettre en cause la nouvelle remontée des taux directeurs prévue début décembre: la BCE a sans équivoque annoncé cette hausse, probablement d’un quart de point, qui portera le principal taux directeur à 3,50%.

M. Trichet a promis d’en dire plus sur les intentions de la BCE en 2007 lors de la conférence de presse du 7 décembre qui suivra la réunion de politique monétaire. De nombreux économistes misent sur au moins une nouvelle hausse de taux l’an prochain, même si une poursuite de la hausse de l’euro face au dollar pourrait modifier le cap de la politique monétaire.

 28/11/2006 10:08:45 – © 2006 AFP