Economie : alizés toujours favorables pour les pays développés, selon l’OCDE

 
 
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L’économiste en chef de l’OCDE, Jean-Philippe Cotis, le 28 novembre2006 à Paris (Photo : Pierre Verdy)

[28/11/2006 13:58:56] PARIS (AFP) L’économie des pays développés va continuer à naviguer sous des vents favorables au cours des deux années à venir, sans souffrir outre mesure d’un ralentissement attendu l’an prochain ni d’un possible refroidissement des marchés immobiliers, selon l’OCDE.

L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a publié mardi la nouvelle édition de ses Perspectives économiques, dans lesquelles elle prend deux fois par an le pouls de l’économie mondiale.

Pour l’heure, et en dépit de la persistance des “risques” habituels, elle ne discerne rien de franchement inquiétant, puisqu’elle indique tabler pour la zone OCDE (30 pays développés) sur une croissance du Produit intérieur brut de 3,2% en 2006, de 2,5% en 2007 et de 2,7% en 2008.

Les prévisions précédentes, qui datent de mai, s’en retrouvent ainsi modifiées en légère hausse pour 2006 (elle pronostiquait alors 3,1%) et en baisse pour 2007 (2,9%).

“Tout bien considéré, les perspectives pour la zone de l’OCDE restent favorables”, résument les auteurs.

Les pays riches peuvent s’appuyer sur une économie mondiale toujours porteuse, davantage en phase de “rééquilibrage de la croissance” entre zones géographiques qu’en “ralentissement majeur”, et avec des économies émergentes toujours en pleine forme.

Quant aux pays développés, ils devraient globalement tirer leur épingle du jeu en dépit du “léger affaiblissement conjoncturel (attendu) début 2007” et les écarts de croissance entre eux “se sont resserrés” au profit de l’Europe et du Japon.

La zone euro a ainsi vu ses prévisions de croissance revues en nette hausse: à 2,6% cette année (contre 2,2% auparavant), 2,2% en 2007 (contre 2,1%) et 2,3% en 2008.

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Les prévisions de l’OCDE

Le rapport souligne à son sujet que “la reprise s’est enfin matérialisée après une série de redémarrages avortés et (que) la décrue récente des prix du pétrole a ramené l’inflation en dessous du seuil des 2%, ce qui contribuera également à soutenir la croissance”.

Les statistiques récentes et les enquêtes de conjoncture laissent même “augurer une solide reprise”, et le niveau de l’euro n’est pas jugé inquiétant, bien qu’il soit au plus haut depuis mars 2005 face au dollar.

“La situation des deux, trois derniers jours n’est pas en soi alarmante, à moins évidemment que cela se confirme et s’emballe”, selon le chef économiste de l’OCDE, Jean-Philippe Cotis.

Hasard du calendrier, le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé simultanément qu’il relevait lui aussi ses prévisions de croissance pour la zone euro en 2006 et 2007.

Pour les Etats-Unis, si les prévisions ont en revanche été revues en baisse pour 2006 (3,3% contre 3,6%) et 2007 (2,4% contre 3,1%), l’OCDE n’en estime pas moins que l’expansion devrait “reprendre fermement” une fois passé le “marasme dans la construction résidentielle”.

Au Japon enfin, il apparaît au vu des dernières statistiques “que la déflation n’est pas encore complètement éradiquée”. L’OCDE a confirmé sa prévision de croissance de 2,8% en 2006, et abaissé celle pour 2007 à 2% (contre 2,2%).

Le rapport observe aussi que “plusieurs risques anciens subsistent” dans la zone OCDE. En particulier, les déséquilibres de balance courante à l’échelle mondiale restent “très marqués” et les prix de l’immobilier “élevés” dans la majorité des pays.

M. Cotis souligne cependant qu’un refroidissement des marchés immobiliers “ne devrait pas forcément constituer une source d’inquiétude” tant qu’ils ne font que résorber leurs excès actuels.

Le moment serait en tous cas “bien choisi pour assainir les finances publiques”, afin de tirer parti de “recettes fiscales exceptionnelles”, recommande l’OCDE.

Voici les principales prévisions économiques publiées mardi à Paris par l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE), regroupant les 30 principaux pays industrialisés, dans son rapport d’automne.

Elles sont exprimées en pourcentage. Figurent entre parenthèses les précédentes prévisions de l’OCDE datant du 23 mai 2006 :

Croissance du PIB en volume (%)

2006 2007 2008
Etats-Unis 3,3 (3,6) 2,4 (3,1) 2,7
Japon 2,8 (2,8) 2,0 (2,2) 2,0
Zone euro 2,6 (2,2) 2,2 (2,1) 2,3
Total zone OCDE 3,2 (3,1) 2,5 (2,9) 2,7
Australie 2,6 (2,9) 3,0 (3,7) 3,4
Allemagne 2,6 (1,8) 1,8 (1,6) 2,1
Autriche 3,2 (2,5) 2,5 (2,2) 2,4
Belgique 2,9 (2,5) 2,3 (2,4) 2,1
Canada 2,8 (3,1) 2,7 (3,3) 3,1
Corée 5,0 (5,2) 4,4 (5,3) 4,6
Danemark 3,5 (3,0) 2,6 (2,4) 1,6
Espagne 3,7 (3,3) 3,3 (3,0) 3,1
Finlande 5,0 (3,4) 2,8 (2,8) 2,7
France 2,1 (2,1) 2,2 (2,2) 2,3
Grande-Bretagne 2,6 (2,4) 2,6 (2,9) 2,8
Grèce 4,0 (3,7) 3,8 (3,6) 3,8
Hongrie 4,0 (4,6) 2,2 (4,4) 3,0
Islande 3,6 (4,1) 1,0 (1,4) 2,5
Irlande 5,1 (5,0) 5,1 (5,0) 4,5
Italie 1,8 (1,4) 1,4 (1,3) 1,6
Japon 2,8 (2,8) 2,0 (2,2) 2,0
Luxembourg 5,2 (4,5) 4,3 (4,5) 4,0
Mexique 4,7 (4,1) 3,6 (3,7) 3,7
Pays Bas 3,0 (2,4) 3,1 (2,8) 3,0
Nouvelle-Zélande 1,5 (1,3) 1,3 (1,9) 2,0
Norvège 2,4 (2,5) 3,2 (2,2) 2,7
Pologne 5,1 (4,4) 5,1 (4,6) 4,8
Portugal 1,3 (0,7) 1,5 (1,5) 1,7
République tchèque 6,2 (5,7) 4,8 (4,7) 4,6
Slovaquie 8,2 (6,3) 8,0 (6,3) 5,7
Suède 4,3 (3,9) 3,6 (3,3) 2,9
Suisse 3,0 (2,4) 2,2 (1,8) 2,0
Turquie 6,1 (6,1) 5,3 (6,4) 6,3

Inflation (%)

2006 2007 2008
Etats-Unis 2,9 (3,0) 2,6 (2,3) 2,6
Japon -1,0(-0,6) 0,2 (0,5) 0,6
Zone euro 1,8 (1,6) 2,0 (2,0) 2,0
OCDE total 2,2 (2,2) 2,2 (2,0) 2,1

Taux de chômage (%)

2006 2007 2008
Etats-Unis 4,6 (4,7) 4,8 (4,7) 5,1
Japon 4,2 (4,0) 3,9 (3,5) 3,6
Zone euro 7,9 (8,2) 7,4 (7,9) 7,1
Total OCDE 6,0 (6,2) 5,8 (6,0) 5,7

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